Projet THEMA : Thérapie Mitochondriale Anticancer

 

Dans le cadre de son projet philanthropique, la Fondation Guérir du Cancer, sous l’égide de la Fondation de France, a élaboré un projet visant la mise au point des traitements métaboliques contre le cancer en complément des traitements conventionnels. Des premiers essais in vitro ont montré des résultats  encourageants.

Le projet intègre également une étude observationnelle visant à identifier les traitements adoptés de façon empirique par de nombreux patients ainsi qu’à comprendre les ressorts de cette forme d’autothérapie. Enfin, l’étude ne serait pas complète sans rechercher les causes des dysfonctionnements de la mitochondrie en expliquant les mécanismes biologiques qui en sont à l’origine.

Notre projet s’intéresse plus spécifiquement à la piste ouverte par Warburg sur le rôle du métabolisme tumoral dans l’apparition des cancers et leur développement. Comme l’a initialement décrit ce chercheur allemand (prix Nobel de physiologie et de médecine pour ses découvertes sur la respiration cellulaire en 1931), le métabolisme des cellules cancéreuses diffère de celui des cellules normales. Les cellules cancéreuses utilisent principalement la glycolyse comme voie métabolique pour produire l ‘énergie dont elles ont besoin. S’ensuit une production d’acide lactique importante afin de maintenir un état redox compatible avec le fonctionnement de cette voie métabolique.  Les cellules cancéreuses ont  besoin de peu d’oxygène pour se développer. Warburg a démontré que le mécanisme clé de la cancérisation des cellules est un dysfonctionnement de la mitochondrie, véritable source d’énergie des cellules. Des travaux récents suggèrent que les changements métaboliques pourraient expliquer la prolifération des cellules tumorales. La glycolyse anaérobie donne un avantage compétitif aux cellules cancéreuses, avec la synthèse de composés (nucléotides, acides aminés et lipides) nécessaires à la prolifération des cellules tumorales.

Les travaux de Warburg sur le cancer ont fait l’objet d’une reconnaissance tardive au sein de la communauté scientifique. Ce n’est qu’à partir du début des années 2000 que le nombre de citations reçues par ces publications s’accroît fortement. En revanche, de très nombreux patients atteints de cancers ont recours à des formes d’autothérapie non médicamenteuse s’appuyant sur la piste métabolique. Des centaines de patients témoignent ainsi de leurs expériences en la matière. Sur la base de connaissances aux origines diverses, dont ils maîtrisent plus ou moins le rationnel biologique, ils élaborent à propos de leur pathologie un savoir expérientiel et pratique, ce que l’on pourrait appeler une automédication en parallèle ou en substitution aux traitements que prescrivent les oncologues. Certains témoignages de patients révèlent des rémissions voire des guérisons qui devraient retenir l’attention, susciter la curiosité des chercheurs et des médecins.

Des essais in vitro ont commencé à être menés à Polytechnique Montréal sur la combinaison  hydroxycitrate – acide alpha lipoïque – bleu de méthylène. Les résultats sont encourageants. En 2010, une publication avait déjà attesté d’un effet de l’association hydroxycitrate – acide alpha lipoïque ; le résumé livrait ainsi cette conclusion : « L’efficacité de cette combinaison semble similaire à celle de la chimiothérapie conventionnelle (cisplatine ou 5-fluorouracile) car elle a entraîné un retard significatif de la croissance tumorale et une augmentation de la survie » (Schwartz, 2010). En outre, cette association de molécules est fréquemment utilisée chez les patients en tant que traitement métabolique. Dans un premier temps, il faut donc achever ces premiers essais in vitro afin qu’ils débouchent sur des essais souris.

Les premiers témoignages de patients concernant leur usage du traitement métabolique qui ont débouché sur la mise au point des essais montréalais révèlent la nécessité de systématiser le recueil de l’expérience des patients qui ont recours au traitement métabolique et l’assortissent fréquemment d’autres substances non médicamenteuses. Une étude observationnelle portant sur la pratiques d’autothérapie non médicamenteuse de patients atteints de cancer, organisée autour du traitement métabolique est donc nécessaire. Les résultats de cette étude devraient permettre la mise au point d’autres essais in vitro et in vivo permettant d’enrichir le protocole de soin métabolique. Il ne s’agit pas de dire que l’expérience des patients vaut preuve d’efficacité, mais qu’elle peut être source de questionnement pour les chercheurs et les cliniciens. 

Enfin, il ne suffit pas d’avoir des résultats expérimentaux pour cerner plus complètement et plus finement les mécanismes biologiques qui les expliquent : une molécule peut avoir des effets, mais la mesure de ces effets ne dit rien des mécanismes biologiques, biochimiques ou biophysiques qui les expliquent. Des réflexions scientifiques innovantes relatives à la compréhension du cancer ont été menées récemment, s’appuyant notamment sur la physique quantique et la thermodynamique. Des analyses préliminaires suggèrent l’importance d’une forme particulière de l’oxygène : l’oxygène singulet. Il est probable que l’effet Warburg soit une conséquence d’un déficit de cet oxygène singulet. En son absence la cellule ne peut brûler les dérivés du glucose, la cellule tumorale fermente et se divise. Il est donc nécessaire de réactiver la production de cet oxygène singulet. L’hypothèse est posée que la modulation de l’entropie pourrait permettre de contrôler la production de cette molécule et par voie de conséquence, la prolifération cellulaire. La vérification de cette hypothèse constituerait une avancée scientifique de grande ampleur. Elle pourrait déboucher sur de nouveaux traitements métaboliques. Pour ce faire, une étude doit être menée afin d’être capable de mesurer l’état redox des quinones, un intermédiaire central du métabolisme énergétique cellulaire.

En fonction des résultats obtenus pour chaque axe de travail, ces travaux pourront déboucher sur des essais sur souris ou sur embryons de poulet. L’intérêt de ces derniers est d’être plus rapides et de mobiliser moins de moyens humains et financiers. Si les circonstances le permettent, un ou plusieurs essais compassionnels pourront être menés. L’objectif de ce projet étant la mise au point de traitements métaboliques en complément des traitements conventionnels contre le cancer, il sera poursuivi par des essais cliniques. 

Il s’agit d’un projet ambitieux conçu pour mettre à la portée du plus grand nombre des traitements complémentaires facilement accessibles car peu onéreux et ne présentant pas d’effets secondaires lourds.

Ce projet ne sera réalisable qu’à la condition de réunir des moyens financiers, à hauteur de plus de six cent mille euros, auprès de donateurs motivés par une vision philanthropique pour une percée thérapeutique rapide en cancérologie. Dans le cas où le projet ne pourrait être réalisé,  faute de moyens financiers suffisants, les dons seront affectés à d’autres projets de recherche concernant le cancer, validés par le Comité exécutif de la Fondation Guérir du Cancer.

Pour soutenir ce programme de recherche, vous pouvez faire un don à la Fondation Guérir du Cancer en utilisant les liens prévus sur notre site. Nous vous remercions par avance pour votre générosité.