Publié sur French Mercola le 29 janvier 2019

C’est à la fin des années 1990 que j’ai entendu parler pour la première fois du traitement à base d’acide alpha-lipoïque du Dr. Burt Berkson.

Au début de sa carrière, alors qu’il était interne, on lui confia plusieurs patients atteints d’hépatite C dont on pensait qu’ils étaient en fin de vie. Sa tâche consistait plus ou moins à veiller sur eux, dans le service de soins intensifs, en attendant leur décès.

Mais le Dr. Berkson était un rebelle dans l’âme et il ne pouvait tout simplement pas se résoudre à cela. Il appela donc un collaborateur du National Institute of Health (Institut américain de la santé) et découvrit comment il pouvait soigner ces patients.

Il apprit que l’acide alpha-lipoïque bénéficiait d’un support expérimental impressionnant. Étonnamment, alors que l’on s’attendait à ce que ces patients décèdent en quelques semaines, ils se sont tous parfaitement rétablis!

Toutefois, les choses ne se sont pas déroulées au mieux pour le Dr. Berkson, car ses supérieurs se sont ainsi trouvés ridiculisés et ne l’ont pas supporté. Au lieu d’accepter ses conclusions, ils ont rapidement fait disparaitre ses résultats et ont fait de sa vie un enfer.

Cette époque a été décisive pour la carrière du Dr. Berkson, et il a dû faire des choix qui l’ont mené là où il est aujourd’hui.

Depuis, il a donné des conférences dans le monde entier sur ce sujet, et publié une étude sur l’utilisation des antioxydants dans le traitement de l’hépatite C.

Son premier livre, The Alpha-Lipoic Acid Breakthrough (« L’acide alpha-lipoïque – la révélation ») a été publié en 1998.

Comme la plupart d’entre vous le savent, je ne suis pas particulièrement partisan des suppléments, mais s’agissant des antioxydants, je pense qu’ils peuvent être utiles à bon nombre d’entre nous.

Pourquoi vous avez besoin d’antioxydants

Tout votre organisme, y compris votre ADN, est constamment assailli de toutes parts, que ce soit par une mauvaise alimentation ou par la pollution, par exemple.

Imaginez que vos cellules, notamment vos cellules cérébrales, sont frappées des milliers de fois par jour par des radicaux libres. Ce processus violent, c’est « l’oxydation », qui endommage vos cellules.

Place maintenant aux antioxydants. Il s’agit de vitamines et d’autres nutriments qui prennent les radicaux libres pour cibles.

Les aliments, en particulier les fruits et les légumes, sont d’importantes sources de ces courageux défenseurs, et votre corps en produit également certains lui-même.

Leur rôle est de limiter les dommages infligés à vos cellules, ce qui peut contribuer à freiner les maladies et les signes du vieillissement.

Pour ce qui est de l’acide alpha-lipoïque, votre corps ne le produit qu’en quantités infimes, et la majeure partie vous est apportée via votre alimentation.

La viande rouge nourrie à l’herbe et les abats font partie de ses meilleures sources naturelles.

Les bienfaits de l’acide alpha-lipoïque

L’acide alpha-lipoïque (AAL) a de nombreuses fonctions, mais c’est surtout l’un des meilleurs chasseurs de radicaux libres, et le seul connu pour atteindre facilement le cerveau.

Il est également capable de régénérer d’autres antioxydants tels que les vitamines C et E, ainsi que le glutathion. Cela signifie que lorsque votre corps a utilisé tous ces antioxydants, s’il dispose d’AAL, celui-ci contribue à les régénérer.

Vous ne le savez peut-être pas, mais le glutathion est un autre antioxydant très important. Vous pouvez le trouver sous forme de supplément, mais la seule forme réellement efficace est sa forme réduite, qui est difficilement absorbée lorsqu’elle est prise par voie orale.

Il est bien plus économique et efficace de prendre un supplément à base de précurseurs du glutathion, ou de l’acide alpha-lipoïque, par exemple, qui le régénère.

L’acide alpha-lipoïque recycle également les co-enzymes Q10 et NAD (nicotinamide adénine dinucléotide).

Mais ce n’est pas tout. Ce puissant antioxydant :

  • Est un important modificateur de l’expression génique qui contribue à réduire l’inflammation
  • Est également un très puissant chélateur de métaux lourds
  • Améliore la sensibilité à l’insuline

Les bienfaits de l’AAL peuvent sembler presque miraculeux. D’après le Dr. Berkson, par exemple, les russes ont réussi, grâce à l’injection d’AAL par voie intraveineuse immédiatement après une crise cardiaque ou un AVC, à inverser les lésions d’ischémie-reperfusion.

Par ailleurs, l’état de santé des personnes souffrant de diabète ou du syndrome métabolique, a tendance à nettement s’améliorer lorsqu’elles prennent de l’acide lipoïque, puisqu’il améliore la sensibilité à l’insuline.

Certaines recherches ont même montré qu’il avait la capacité de restaurer les fonctions des cellules T.

Les cellules T sont des globules blancs d’une importance cruciale pour votre système immunitaire, et qui sont au cœur du système immunitaire adaptatif, le système qui adapte les réponses immunitaires de votre organisme aux différents agents pathogènes.

Quelles maladies peut-on traiter avec l’acide alpha-lipoïque ?

Cliniquement, il semble que l’acide alpha-lipoïque soit un supplément efficace dans le traitement de l’hépatite C.

Il peut également être utilisé pour traiter les neuropathies diabétiques douloureuses, et peut permettre de ralentir le processus de vieillissement lui-même, en réduisant les radicaux libres.

Le Dr. Berkson emploie l’AAL en association avec la naltrexone à faible dose (NFD) et parvient à inverser un certain nombre de maladies plus graves, telles que :

  • Le lupus
  • La polyarthrite rhumatoïde
  • La dermatomyosite (une maladie musculaire inflammatoire)
  • Certaines maladies auto-immunes

L’état de la plupart de ses patients se normalise en un mois en moyenne, grâce à cette combinaison d’AAL et de NFD.

Qu’est-ce-que la naltrexone à faible dose ?

La naltrexone (nom générique) est un antagoniste opioïde pharmacologiquement actif, généralement utilisé dans le traitement des addictions aux drogues et à l’alcool – en principe à des doses de 50mg à 300mg.

Ce médicament est autorisé par la FDA pour cette utilisation depuis plus de 20 ans.

Des chercheurs ont toutefois découvert qu’à très faibles doses (3 à 4,5 mg), la naltrexone a des propriétés immunomodulatrices qui permettent de traiter efficacement certaines tumeurs malignes ainsi que de nombreuses maladies auto-immunes.

Des exemples de ces maladies sont la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques (SEP), la maladie de Parkinson, la fibromyalgie, et la maladie de Crohn, pour n’en citer que quelques-unes.

Lorsque vous prenez de la NFD au coucher – ce qui bloque vos récepteurs d’opioïdes pendant quelques heures au milieu de la nuit – on pense qu’elle régule certains éléments essentiels de votre système immunitaire en augmentant la production de met-enképhaline par votre organisme (vos opioïdes naturels), et renforce ainsi votre système immunitaire.

L’acide alpha-lipoïque peut-il faciliter vos entraînements ?

L’acide alpha-lipoïque peut être très utile lorsque vous pratiquez une activité sportive intensive.

Lorsque je l’ai interviewé, le Dr. Berkson a évoqué le cas de l’un de ses amis – un champion international d’haltérophilie – qui prend régulièrement de l’AAL avant ses compétitions.

Malheureusement, il n’existe aucune directive précise quant à la posologie ou au moment auquel prendre le traitement.

Ces critères peuvent grandement varier d’un individu à un autre, et il faut quelques essais et erreurs pour parvenir au bon résultat.

Cependant, si vous souffrez de l’une quelconque des maladies mentionnées plus haut, ou de diabète, ce supplément pourrait certainement vous être bénéfique.