Benoît Rozain est un miraculé. A moins que ce solide Jurassien de 68 ans, résidant sur la côte vaudoise n’ait simplement la tête dure, bien pleine et bien faite. Quoi qu’il en soit, ce prêtre orthodoxe «de métier», atteint d’un cancer du pancréas à évolution rapide, devrait être mort depuis des mois. C’est tout au moins ce qu’un oncologue du CHUV lui avait prédit il y a plus d’un an. «Quand en mai 2015, j’ai refusé l’ablation partielle mais néanmoins handicapante qu’il me proposait et qui devait me sauver pour me soigner autrement, ce spécialiste était sincèrement désolé. Il m’a alors mis en garde comme quoi je risquais de décéder dans les six mois!» se souvient Benoît Rozain.
Quinze mois plus tard, le sexagénaire semble pourtant à nouveau bon pied bon œil. S’il a perdu 20 kilos dans la bataille, ce n’est pas parce que son «petit crabe», comme il appelle sa maladie, l’en a privé. Mais car l’homme de foi a décidé de le mettre au régime sans sucre s’inspirant en cela des prescriptions du célèbre médecin et chercheur français Laurent Schwartz…..
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Témoignage de Benoît Rozain
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L’importance des forces physiques
Laurent Schwartz fait part ses réflexions sur l’importance des forces physiques dans la genèse des maladies.
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Cancer : un traitement simple et non toxique
Á PARAÌTRE aux éditions Thierry Souccar
« Avec le traitement métabolique, nous avons un moyen de ralentir la maladie, parfois même de la stopper. »
Le nombre de cancers explose et, malgré ce qu’on entend sur les progrès de la médecine, la mortalité n’a quasiment pas baissé depuis 1960, surtout pour les tumeurs du pancréas, des poumons, du foie, du cerveau…
Et si, au lieu de chercher à détruire les cellules cancéreuses avec des traitements agressifs, on les rendait à nouveau fonctionnelles ? Et si cette approche était finalement plus efficace que la chimio, la radiothérapie… et plus prometteuse que les thérapies géniques ?C’est la conviction du Dr Laurent Schwartz, partagée par de nombreux scientifiques dans le monde. Ce brillant médecin et chercheur en cancérologie a passé sa carrière à rassembler les preuves que les mécanismes qui amènent les cellules à se multiplier de manière anarchique sont essentiellement liés à un problème de combustion du sucre.
Dans cet ouvrage, il présente un traitement métabolique du cancer qui vise à « rallumer » le métabolisme des cellules cancéreuses, à leur faire brûler à nouveau efficacement le sucre. Basé sur une association de médicaments non toxiques et peu onéreux et d’un complément alimentaire, ce traitement a été testé avec succès sur de nombreux patients.
Sa conclusion : le cancer est juste une maladie. Une sale maladie, mais une maladie simple. Et on sait la traiter. La guérison est à notre portée.
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Cancer du sein suivi de tumeur pulmonaire et métastases cérébrales
Cet article relate une expérience personnelle, il ne doit en aucun cas être pris comme exemple, sans un avis et un suivi médical, chaque cas étant différent.
Historique
Début
Février 2014
Juin 2014
Octobre 2014
Mai 2015
Juin 2015
Juillet-août 2015
Octobre 2015
Décembre 2015
Mars 2016
Juin 2016
Octobre 2016
Janvier 2017
Avril 2017
Septembre 2017La patiente (46 ans) a un premier cancer du sein en 2012. Elle subit une mammectomie limitée avec résection complète d’un petit domaine de calcifications qui s’avère un cancer canaliculaire in situ. Elle subit une radiothérapie mammaire. Les contrôles montrent une apparente guérison.
Dans l’année qui suit, une petite toux chronique commence à s’installer. Puis elle présente sporadiquement une forte douleur nocturne dans la poitrine. Son médecin traitant lui prescrit un examen cardiologique. Le bilan cardiaque est normal. Le cardiologue suggère une cause pulmonaire. Peut-être une séquelle de radiothérapie. Le médecin traitant prescrit un scanner thoracique. La patiente tarde un peu à faire l’examen. Elle fait l’examen la veille d’un départ en vacances. L’examen révèle une masse suspecte au poumon (lobe inférieur gauche), d’environ 3 cm de diam. Le service de pneumologie contacté lui fixe un RV pour le retour de ses vacances. Pendant ses vacances la malade est asymptomatique, elle a des douleurs au dos qu’elle attribue à la literie. De retour à l’hôpital pour son RV la malade subit une série d’examens (biopsie, pet scan, scanner, IRM) qui révèlent :
- Une tumeur pulmonaire primaire de type « nsclc » (adénocarcinome non à petites cellules) dans le lobe inférieur gauche de grade T1. Un ganglion hilaire est également actif en Pet
- Atteinte métastatique sur 2 vertèbres lombaires et 1 vertèbre thoracique
- Une diffusion métastatique cérébrale disséminée, avec un nombre de lésions indénombrable avec N>20. Les lésions sont sus-tentières et sous-tentières. Les principales lésions cérébelleuse et lobe frontal font dans les 16mm de diamètre. Il existe ensuite des lésions de toutes tailles et toutes localisations jusqu’à la résolution des instruments.
La patiente est placée immédiatement sous anti-épileptoïdes (Kepra), quoiqu’elle soit asymptomatique. Elle n’est pas informée de l’étendue de l’atteinte cérébrale.
La biopsie trouve une mutation d’EGFr éligible aux traitements par TKI. La patiente est placée sous IRESSA +injections régulières d’XGEVA au début octobre 2013.
La patiente entend parler du traitement métabolique du Dr Schwartz mais préfère attendre de voir l’effet de l’IRESSA afin d’éviter des interactions médicamenteuses rendant difficile les interprétations.
Le bilan à 6 semaines puis à 3 mois montre une réponse partielle avec régression des principales métastases cérébrales de 16 mm vers 11-12 mm, des moyennes de 13 vers 10 etc. La tumeur primaire ne progresse pas. Les métastases vertébrales se recalcifient et ne montrent plus d’activité. De nombreux effets secondaires sont présents mais tolérables (fatigue chronique, éruptions cutanées, neuropathies périphériques sporadiques souvent nocturnes).
Au mois de février 2014 (à 5mois donc), le bilan est décevant, les métastases cérébrales progressent à nouveau et reviennent vers 16mm. L’IRESSA est interrompu et la patiente est placée sous TARCEVA « pour voir ». Compte tenu de la déception avec l’IRESSA, la patiente informe son médecin qu’elle va prendre en parallèle l’Hydroxycitrate (Garcinia) et l’acide Alpha-Lipoïque (Tiobec). Le pneumologue en est d’accord.
Le bilan à 6 semaines montre une réponse partielle, les principales métastases réduisent vers 15 et 11 mm.
Le bilan à 3 mois montre une stabilité de la maladie. Cependant, un syndrome cérébelleux commence à apparaître, avec de petites pertes d’équilibre à la marche (« embardées ») et une difficulté à former des lettres correctement à l’écriture manuscrite.
Au mois de juin 2014, le bilan IRM montre une stabilité des lésions cérébrales, mais le médecin traitant préconise une radiothérapie de l’encéphale total compte tenu de la progression des symptômes de syndrome cérébelleux.
Au mois de Juillet 2014, la patiente subit une irradiation de l’encéphale total à 37 Gr en 15 séances.
Elle présente au cours du mois un épisode de psychose délirante pendant plusieurs heures, et un épisode confusionnel de type épileptoïde. Elle est hospitalisée pendant son irradiation, compte tenu de la dégradation de l’état consécutif à un œdème cérébral et à une probable intoxication médicamenteuse. Placée sous corticoïdes, elle peut achever presque normalement l’irradiation sous surveillance hospitalière. Son état général se dégrade néanmoins (perte de poids>10kg, difficulté accrue à marcher, troubles cognitifs). Des symptômes dus à l’irradiation apparaissent : léthargie, problèmes de mémoire, troubles du langage. L’ensemble des symptômes reste néanmoins limité et supportable.
Entre le mois de juillet et août 2014 la patiente abandonne le traitement métabolique commencé en février, d’une part en raison de la difficulté à s’alimenter et à prendre d’autres médicaments à l’hôpital, puis pour mesurer les effets en propre de l’irradiation.
Fin septembre 2014, la patiente a un bilan à 2 mois de l’irradiation cérébrale. L’IRM retrouve un œdème cérébral important. Les métastases cérébrales ont grossi ; une nouvelle métastase cérébelleuse est apparue d’environ 20mm. La tumeur primaire a grossi pour atteindre env. 35 mm Le bilan est donc considéré comme très mauvais. La patiente est très déçue, compte tenu de l’épreuve subie et des séquelles d’irradiation. Cependant l’opérateur à l’imagerie soupçonne une « réaction paradoxale » et préconise d’attendre un bilan ultérieur.
Le 7 octobre 2014, le mari de la patiente est reçu individuellement et informé de l’échec global de tous les traitements. Le service de cancérologie l’informe que l’état de son épouse rend improbable l’administration d’un autre traitement de type chimiothérapie, qui de toute façon n’aurait guère d’autre effet que de la fatiguer un peu plus. Il faut s’attendre à une évolution rapide et fatale.
Néanmoins, le médecin réserve la décision à la prochaine visite, en fonction de l’évolution de la patiente.
Rentré chez lui, et sans l’informer de la gravité de son état, le mari convainc immédiatement son épouse de reprendre le traitement du Dr Schwartz, en passant notamment au R-Lipoate à la place du Tiobec. L’état de la patiente s’améliore alors progressivement. L’amélioration est attribuée par les médecins à la diminution de l’œdème radique.
Quinze jours après le début de la reprise du traitement métabolique, la patiente est en forme à la visite chez le pneumologue, à l’exception d’une petite toux chronique. Le pneumologue prescrit un second bilan à 4 mois de l’irradiation soit pour la fin novembre 2014. L’état de la patiente continue de s’améliorer, les symptômes cérébelleux régressent. La toux persiste.
Au bilan de fin novembre 2014, la diminution de l’œdème est franche, les métastases réputées en croissance sont stables ou bien ont diminué de 2-3 mm, diminution considérée comme non-significative, excepté que la diminution est générale, les plus petites métastases, non cibles pour l’imagerie, ont disparu.
Compte tenu de l’amélioration de l’état général et de la volonté de la patiente, le pneumologue propose donc une chimiothérapie par Carboplatine+alimta en 4 perfusions espacées de 3 semaines. Une nouvelle bronchoscopie et biopsie de la tumeur pulmonaire est également effectuée qui montre une disparition de la mutation EGFr ayant préconisé le traitement par TKI, ceci justifie d’autant le passage au Carboplatine.
La patiente commence les perfusions de CaPt et d’Alimta mi-décembre 2014. Elle supporte bien le traitement, malgré un état de fatigue chronique installé. La toux diminue puis disparaît totalement.
Un nouveau bilan complet a lieu début mars 2015 qui montre une réponse partielle avec diminution d’environ 30% en diamètre des métastases cérébrales et de la tumeur primaire. À la fin du traitement par carboplatine, la tumeur primaire est revenue à 25mm env., les deux principales métastases cérébrales sont redescendues de 20mm env. vers 15mm en diam.
Début avril 2015 (i.e. 21 mois après le diagnostic initial), le bilan de santé de la patiente est le suivant :
- La tumeur primaire est revenue à l’état initial au moment de sa détection (env. 20-30mm), la patiente n’a aucun symptôme pulmonaire (pas de toux).
- Les métastases cérébrales sont revenues à l’état initial (env. 10-15mm). Le nombre de métastases cérébrales significatives (~10mm ou plus) est de l’ordre de 5. Il existe de nombreuses micro-lésions probablement non significatives. De nombreuses métastases de très petite taille ont
- L’œdème péri-lésionnel a pratiquement disparu.
- Les métastases vertébrales sont stables et montrent une recalcification
- Il n’y a aucune autre nouvelle lésion.
La patiente est toujours sous Alimta (1 perfusion toutes les 3 semaines) + injections d’XGEVA (toutes les 4 sem.) + anti-épileptoïdes + antihistaminiques (ponctuellement) + hydroxycitrate + R-lipoate.
Elle a perdu 15kg par rapport à son poids de forme, malgré un appétit parfaitement normal.
La patiente présente un ensemble de symptômes psychologiques et neurologiques modérés principalement dépressifs. Elle a redonné des cours à l’université, sa cognition est pratiquement normale, avec néanmoins une petite perte de lucidité. Elle a de fréquents phosphènes, des pertes de mémoire ponctuelles, une difficulté attentionnelle, un tempérament irritable avec de soudaines explosions de colère à l’occasion de contrariétés mineures. Elle est consciente du caractère anormal de ces symptômes. Sa qualité de vie est mauvaise après les perfusions de chimiothérapie (siestes léthargiques, épuisement) mais redevient acceptable dans les semaines qui suivent. Elle est en arrêt de travail à 100% depuis un an.
Un bilan neurologique complet ayant été effectué en octobre 2014, un second bilan effectué en mars 2015 retrouve une amélioration quantitative du syndrome cérébelleux. La patiente se déplace sans aucune assistance, elle marche bien et plus longtemps. Elle éprouve des difficultés à monter les escaliers. Son écriture s’est améliorée. Elle a de petits épisodes confusionnels de quelques minutes environ une fois par mois, avec amnésie totale de l’épisode à la sortie. L’EEG montre une activité épileptoïde du lobe frontal. D’abord mise sous Lamictal, le traitement a dû être interrompu en raison de l’apparition de pétéchies et de lésions en cocarde évoquant un début de syndrome de Lyell. Elle est actuellement sous Zonegran dont un des effets secondaire est probablement l’état dépressif.
Ses cheveux ont repoussé, elle a bonne mine et il est pratiquement impossible de deviner la gravité de sa maladie. 7 mois ont passé depuis que les médecins ont fait part à la famille d’une situation d’échec thérapeutique et d’une issue fatale proche. L’état global est stable, voire en légère amélioration.
Mise à jour mai 2015. Compte tenu de la perte importante de poids, la patiente descend la prise de R-Lipoate à 300mg/jour au lieu de 900 au mois d’avril 2015. Pendant les mois d’avril et de mai 2015, l’état de la patiente continue de s’améliorer. Le poids est stable, voire en légère progression (un à deux kilos, poids 42kgs). Sa marche s’améliore lentement, mais continûment. Elle peut monter et descendre un escalier, sans tenir une rambarde, en portant des sacs etc. Elle peut faire de longues promenades. Elle reprend le métro pour traverser Paris. Son écriture est redevenue normale. Les séquelles d’irradiation et/ou les symptômes cognitifs régressent, sa lucidité est meilleure, l’irritabilité s’estompe. Elle n’a plus d’épisodes épileptoïdes. L’état dépressif disparaît. Elle se lève normalement tôt le matin, ne fait pratiquement plus de siestes dans la journée. Fin mai la patiente se trouve « de mieux en mieux », sa gaieté est revenue, son entourage lui trouve une apparence extérieure proche de la guérison. Un bilan complet est prévu pour le 15 juin 2015.
Mise à jour Juin 2015. La patiente passe une IRM cérébrale le 15 juin 2015, sur le même instrument et avec le même opérateur que les 29 septembre 2014 et 20 novembre 2014. L’examen révèle une diminution de 48% en diamètre des plus grosses métastases cibles pour l’imagerie. Pour rappel, en septembre 2014, les 2 plus grosses métastases faisaient env. 17 et 19mm. À l’examen de novembre 2014, elles faisaient 14 et 18. À l’examen du 15 juin 2015 elles sont descendues respectivement à 9mm et 10mm de diamètre. L’ensemble des lésions de plus petite tailles, non cibles pour l’imagerie, présente une baisse généralisée en taille, nombre, contraste. De nombreuses métastases millimétriques sont devenues indistinguables. La patiente passe un scanner Thoraco-Abdomino-Pelvien le 19 juin 2015. L’imagerie montre une diminution de la tumeur primaire pulmonaire de 6mm dans sa longueur et de 4mm dans sa largeur. La taille à cette date est de 23mmx17mm en coupe axiale. Sur le plan symptomatique, l’amélioration se consolide, le poids est stable (42kgs). La patiente est toujours sous Alimta (une perfusion toutes les 4 semaines) + Xgeva + Garcinia + Sodium R-lipoate. Elle envisage de reprendre son travail.
Mise à jour Juillet-Août 2015. Pendant l’été l’état de la patiente a été stationnaire sur le plan physique (poids, marche etc.) avec cependant une nette amélioration sur le plan intellectuel (aucune crise d’épilepsie, aucun phosphène, moins de trous de mémoire). La patiente a repris son travail début septembre sans problème particulier, après un an et demi d’interruption. Elle poursuit la prise du traitement métabolique en parallèle de l’alimta toutes les 4 semaines. À la radiographie de contrôle précédant la perfusion, début septembre, la tumeur primaire pulmonaire n’était plus visible. Un bilan complet est prévu pour le mois d’octobre.
Mise à jour Octobre 2015. Sur le plan symptômatique, la marche de la patiente s’est améliorée, la patiente ayant retrouvé spontanément la faculté de courir, qu’elle avait perdue depuis deux ans.
Au bilan intégral (IRM cérébrale, scanner TAP), la plus grosse métastase cérébrale a poursuivi une décroissance importante (sur un an et quatre examens identiques, la décroissance est 19=>16=>10=>6 mm). Les plus petites métastases continuent à décroître ou disparaître. Plusieurs métastases, notamment les métastases vertébrales, sont stables et ont un aspect cicatriciel.
La tumeur primaire a connu une décroissance modeste de 1 à 3 mm, associée à une disparition de l’épanchement pleural péri-lésionnel. La patiente reprend les transports en commun et retravaille normalement depuis maintenant un mois.Mise à jour Décembre 2015. 30 mois ce sont écoulés depuis le diagnostic initial (Tumeur primaire pulmonaire + 3 vertèbres métastasées + N>20 métastases cérébrales). La patiente va bien. Elle a repris son travail depuis 4 mois. Elle présente des séquelles classiques d’irradiation de l’encéphale (« trous de mémoires »), limités, et des effets secondaires presque imperceptibles de chimiothérapie. Son poids oscille entre 43 et 44 kgs. Elle marche bien, écrit normalement. Au bilan neurologique de décembre, les troubles de tonicité observés en juin ont disparu. Un nouveau bilan intégral (IRM, Scanner TAP) aura lieu en Janvier.
Mise à jour Mars 2016. La patiente va bien. Elle retravaille depuis 6 mois; environ 18 mois ont passé depuis l’annonce à la famille d’une issue fatale prochaine. Au dernier scanner la tumeur pulmonaire semblait « avoir bougé » de 4 à 7 millimètres (à la limite du significatif), cependant, à la radio de contrôle suivante aucune augmentation n’était perceptible, la tumeur primaire n’étant plus visible sur le cliché X standard. A l’IRM, les dernières lésions cérébrales ont l’apparence « de coques vides ». Compte tenu de l’état pratiquement asymptomatique, le traitement (chimiothérapie « d’entretien ») par Alimta est suspendu. Depuis un mois et demi, la patiente ne prend plus que le traitement métabolique. Aucune évolution symptomatique n’est observée. Il reste des séquelles acceptables d’irradiation de l’encéphale (« trous de mémoires »).
Mise à jour Juin 2016. La patiente va bien. Elle a passé trois mois sans chimiothérapie, ce qui s’est traduit par une amélioration sensible de la forme générale. Cependant à l’imagerie une petite progression (~5mm) de la tumeur primaire était perceptible sur ces trois mois ; les métastases ne montrant aucune évolution (voire une légère diminution au cerveau). La patiente a donc repris les chimiothérapies d’entretien (+traitement métabolique). À l’issue des trois premières cures, le bilan (scanner cérébral+TAP) est bon, la maladie ne progressant plus du tout. La patiente poursuit donc en parallèle l’Alimta (1/3 semaines) + Garcinia + R-Lipoate, dans une configuration de traitement au long cours d’une maladie chronique. La patiente est asymptomatique.
Mise à jour Octobre 2016. La patiente va bien, a une vie pratiquement normale. Elle retravaille depuis plus d’un an. Elle a repris depuis 6 mois une chimiothérapie d’entretien (1/3 semaines) et porté la dose de R-Lipoate à 900 mg (au lieu de 300). Le bilan intégral à 6 mois (scanner TAP+ bilan neurologique) montre une stabilité à l’imagerie. Sur le plan neurologique, l’examen retrouve une amélioration quantitative du syndrome cérébelleux. La patiente est pratiquement asymptomatique (elle toussote un peu le matin, a parfois des « trous de mémoire »), elle se trouve elle-même mieux. Deux ans ont passé depuis l’annonce à la famille d’une issue fatale prochaine.
Mise à jour Janvier 2017. La patiente va très bien, est quasiment asymptomatique (elle retravaille depuis 17 mois). Le bilan neurologique complet effectué en décembre est très satisfaisant. Cependant, l’imagerie (scanner TAP montre une progression de faible intensité (5-8mm) des lésions pulmonaires. Une nouvelle biopsie retrouve une mutation de EGFR. La chimiothérapie d’entretien par Alimta est suspendue et remplacée par un traitement ciblé (Tarceva).
Mise à jour Avril 2017. La patiente va bien. Trois mois après la reprise du Tarceva en concomitance avec le traitement métabolique, deux métastases (pulmonaire et cérébrale) ont disparu, cinq autres sont en nette régression. Deux lésions punctiformes d’env. 2mm sont peut-être apparues au cerveau et seront suivies de façon rapprochée. La patiente est asymptomatique, si l’on excepte quelques séquelles d’irradiation et des effets secondaires cutanés du Tarceva (sécheresse de la peau, irritations).
Mise à jour septembre 2017. La patiente va bien, elle est pratiquement asymptomatique, si l’on excepte quelques trous de mémoire (séquelles de l’irradiation de l’encéphale total), et une petite toux sèche survenant trois ou quatre fois par jour. Une progression très lente (30%/six mois) étant observée sur plusieurs petits nodules (~1cm) et sur la tumeur principale (~4cm), une recherche de mutation de résistance est effectuée. La mise en évidence de la mutation 790M rend la patiente éligible à un nouveau traitement (Tagrisso). Un nouveau bilan sera fait dans deux mois.
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Mon petit crabe est privé de sucre
LA LIBERTÉ MERCREDI 20 JUILLET 2016
S’inspirant des recommandations d’un chercheur français, Benoît Rozain lutte à sa façon contre le cancer
LAURENT GRABET
Cancer » Benoît Rozain est un miraculé. A moins que ce solide Jurassien de 68 ans, résidant sur la côte vaudoise n’ait simplement la tête dure, bien pleine et bien faite. Quoi qu’il en soit, ce prêtre orthodoxe «de métier», atteint d’un cancer du pancréas à évolution rapide, devrait être mort depuis des mois. C’est tout au moins ce qu’un oncologue du CHUV lui avait prédit il y a plus d’un an. «Quand en mai 2015, j’ai refusé l’ablation partielle mais néanmoins handicapante qu’il me proposait et qui devait me sauver pour me soigner autrement, ce spécialiste était sincèrement désolé. Il m’a alors mis en garde comme quoi je risquais de décéder dans les six mois!» se souvient Benoît Rozain.
Quinze mois plus tard, le sexagénaire semble pourtant à nouveau bon pied bon œil. S’il a perdu 20 kilos dans la bataille, ce n’est pas parce que son «petit crabe», comme il appelle sa maladie, l’en a privé. Mais car l’homme de foi a décidé de le mettre au régime sans sucre s’inspirant en cela des prescriptions du célèbre médecin et chercheur français Laurent Schwartz (lire ci-dessous).Un régime draconien
Grosso modo, le «régime cétogène», que ce scientifique recommande à ses patients, consiste à priver leur organisme de quasiment tout sucre. «Je mange comme nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, à savoir uniquement des protéines et certains légumes. Je n’ai droit ni aux fruits, ni au riz ni aux patates et encore moins à l’alcool, car tout cela booste les cellules cancéreuses. Le sucre est en effet leur carburant. C’est médicalement connu puisque le fameux test PET scan (consistant à injecter une solution sucrée et légèrement radioactive dans le corps du malade pour voir où se situent les cellules cancéreuses, ndlr) utilise cet état de fait», rappelle Benoît Rozain.
Lequel se contente en parallèle de son régime draconien d’ingurgiter quotidiennement deux compléments alimentaires à base de plantes et de consommer du bicarbonate de soude pour détoxifier son organisme. «Le tout me coûte à peine une centaine de francs par mois», précise-t-il sous les yeux de sa femme Corinne, 51 ans. Cette dernière est médecin généraliste et ostéopathe. «Elle est clinicienne, à savoir que d’éventuelles analyses viennent étayer son diagnostic et non pas l’inverse comme souvent… Malheureusement, de nos jours, trop de médecins ne sont compétents que sur les bases formatées de ce qu’on leur a appris à la fac», affirme ce lecteur convaincu du best-seller La mafia médicale.
Au départ sceptique et inquiète, son épouse approuve désormais sa démarche et en constate l’efficacité tout comme leurs trois enfants. Et les IRM confirment un recul spectaculaire de la tumeur.La maladie est son «amie»!
«Le pain et les pommes me manquent un peu mais à part ça, ce régime ne me pèse pas. Je l’accepte facilement car grâce à lui je me sens à nouveau bien.» Benoît Rozain aligne en effet les marches de 8 km alors qu’au début de sa maladie monter au troisième étage de sa maison de Lully (VD) relevait du calvaire. L’homme de foi n’a en revanche jamais douté de sa décision.
«Dès que je l’ai prise, une paix, signature du ciel, s’est installée en moi, explique-t-il joliment. Et puis je n’ai jamais eu peur de la mort qui pour moi n’est qu’un passage. La maladie est arrivée de manière naturelle et il me semble juste qu’elle reparte de la même façon!»
Le sexagénaire la voit comme«une amie». «Je devrais même l’aimer car elle a des choses à me dire.» Parallèlement à son régime, Benoît Rozain tente de comprendre les causes via le décodage biologique. Cette discipline postule que chaque maladie ne fait que graver dans le corps des problèmes d’origine psychique. Comprendre lesquels et les accepter suffirait à guérir.
«Le pancréas cristallise la colère et les vieilles rancunes et c’est dans cette direction que je creuse en ressortant des tiroirs des blessures d’enfance que je réexamine avec bienveillance.
C’est très bénéfique!» conclut le prêtre qui, décidément, se soigne de manière aussi efficace que peu orthodoxe!
3 QUESTIONS À
LAURENT SCHWARTZEn quoi le sucre joue-t-il un rôle central dans le cancer?
Mon équipe de recherche et moi-même avons commencé à réécrire les bases mêmes de la cancérologie voici 25 ans à l’École polytechnique. Quelque 20 000 souris plus tard, nous sommes arrivés à la conclusion que le cancer se résume à une fermentation, que des cellules se gorgent de sucre qu’elles ne parviennent plus à brûler et donc prolifèrent.Adopter un régime cétogène suffit-il à se soigner?
Diminuer les apports en sucre, véritable carburant des cellules cancéreuses, a un effet réel et important. Mais seul, ce régime ne suffit pas. Il doit être associé à des chimios légères ou à la prise de compléments adéquats. Procéder ainsi normalise le métabolisme et permet aux cellules de se remettre à brûler efficacement le sucre.Cela semble plutôt simple. Pourquoi n’est-ce pas appliqué massivement?
Car une partie du monde médical en est encore à penser que seules des molécules chères et complexes peuvent venir à bout du cancer. Mais heureusement, les choses sont en train de bouger. De plus en plus de scientifiques et de patients commencent à comprendre les limites de cette ancienne vision et surtout l’espoir qu’une approche différente peut apporter.
>>PROPOS RECUEILLIS PAR LG
SCEPTICISME OFFICIEL
A l’image de l’oncologue du CHUV Solange Peters, la médecine officielle est encore sceptique quant à l’efficacité du régime cétogène pour soigner les cancers.
«Aucun article scientifique n’a prouvé l’influence du sucre sur les cellules cancéreuses, explique la médecin lausannoise. Une alimentation équilibrée, variée, protéique, régulière, suffisamment calorique et qui convienne individuellement à chaque personne est la base nécessaire au succès de tout traitement anticancéreux. LG
Pour voir le témoignage de Benoît Rozain en vidéo cliquez ici
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Interview d’Aïda - Laurent Schwartz Cancérologue / Chercheur
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Témoignage d’Henri Verdier
Cet article relate une expérience personnelle, il ne doit en aucun cas être pris comme exemple, sans un avis et un suivi médical, chaque cas étant différent.
A 67ans, il y aura bientôt 12 ans, j’étais suivi par un urologue pour un adénome prostatique, très gênant mais pas
douloureux. Saisi d’un doute, sur les conseils d’amis médecins je consulte un autre urologue réputé et sympathique. Dès la première visite il pense, suite au toucher rectal, à une possibilité de cancer.
A 68 ans, biopsie : 14 prélèvements. Il s’agit d’un adénocarcinome, 60% de cellules de grade 4; donc assez agressif. Avec un ami psychiatre qui au même moment a le même problème, nous étudions la « littérature » disponible et concluons à l’efficacité de la chirurgie, malgré les risques d’effets secondaires lourds de conséquences. Nous misons sur ce qui nous parait être la durée de vie.
Avril 2005, prostatectomie radicale, mais extension extra-capsulaire vésicule droite et gauche.
Aout 2005, le marqueur PSA augmente, nécessité d’une radiothérapie.
Novembre 2005, 35 séances, pas d’effets secondaires.
Mars 2008, le PSA augmente jusqu’à 6,56; décision de traitement hormonal : decapeptyl. Tout va bien physiquement et moralement jusqu’à fin 2012. Se produit alors une « échappée hormonale » le PSA monte à 12,85. Nouveau traitement hormonal « Firmagon ». Inefficace. Scanner et scintigraphie révèlent une modification structurelle ischio pulbienne et une lésion osseuse ischio gauche. La situation n’est pas très agréable. Je m’attends à un traitement de chimio qu’évidemment je ne souhaite pas.
Par une chance providentielle!! Je lis un article sur le livre du Docteur Laurent Schwartz. Suite à la lecture de l’ouvrage passionnant, sans solliciter d’avis je commande (avec un peu de difficultés) Acide Lipoïque et Hydroxycitrate.
Je prends les produits à faible doses et à ma grande surprise (et à celle de mon urologue) le PSA baisse de moitié au bout d’une semaine.
J’écris au docteur Schwartz.
Deuxième importante surprise, à la réception de mon courrier le docteur Schwartz téléphone à mon domicile. Il va sans dire que j’apprécie ce comportement très inhabituel. Il m’explique longuement ses travaux de recherche, les résultats attendus et les dosages préconisés. Je continue le traitement décapeptyl + métabloc. Très rapidement le PSA s’effondre pour atteindre 0,87.
Mon urologue informé, à qui je suggère de contacter Laurent Schwartz propose à plusieurs de ses patients le traitement métabolique. Mon taux de PSA reste très bas pendant deux ans. Deux ans de sérénité. Je joue au golf sans voiturette en compétition, je voyage. Le moral est bon. Je bénis Laurent Schwartz.
Depuis octobre 2014 le PSA remonte progressivement.
Le docteur Schwartz me conseille d’ajouter Lactoferrine, puis depuis peu Metformine et Voltaren. Scanner et scintigraphie indiquent une stabilité des métastases osseuses, seul le PSA augmente mais la courbe n’a rien à voir avec celle de 2012. Je vais bien, pas de douleurs, pas de signes significatifs de l’existence « du crabe ». Cependant mon urologue me prend un rendez-vous avec un oncologue du centre anticancéreux Jean Perrin. Celui-ci me propose un nouveau traitement hormonal expérimental : Zytiga. Je l’informe du traitement métabloc, qu’il connaissait déjà par mon urologue. Nous convenons de retarder le début de ce protocole en fonction des résultats du PSA et d’éventuelles douleurs.
J’aurai bientôt 79 ans. Pour moi aller mieux reste toujours possible. J’ai confiance dans les recherches du docteur Laurent Schwartz, dont je ne soulignerai jamais assez les qualités intellectuelles et l’humanité.
Henri Verdier.
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Cancer : de nouveaux traitements qui ciblent le métabolisme, pas les cellules
Publié par guerir.org le 10 juillet 2015, 15:15Cancer : de nouveaux traitements plus efficaces avec peu d’effets secondaires. Ce qu’écrivait David Servan-Schreiber est confirmé par le cancérologue L. Schwartz et par d’autres médecins : « Affamer les cellules cancéreuses en les privant de glucose » = Plutôt que chercher à tuer les cellules cancéreuses avec d’inévitables effets sur les cellules normales, « cibler le métabolisme de la cellule cancéreuse, tout en préservant les cellules saines » …..
1. DAVID SERVAN-SCHREIBER ET L’HYPOTHÈSE WARBURG
Dès 2007 dans Anticancer, David Servan-Schreiber nous alertait sur le rôle du sucre et de l’angiogénèse dans le développement et dans le métabolisme du cancer (0). David rappelait cette affirmation du Dr. Otto Warburg en 1924 : « la première cause de cancer est le remplacement de la respiration à base d’oxygène dans les cellules normales de l’organisme, par la fermentation du sucre. »(22).
Entre 2007 et 2010, David nous expliquait comment « le cancer se nourrit de sucre »(4)(5), que « les aliments à index glycémique élevés entrainent la libération d’hormones comme l’insuline* et le facteur de croissance IGF. A leur tour, ces hormones stimulent les facteurs d’inflammation et la croissance des cellules cancéreuses ».
* L’insuline est produite dans le pancréas pour aider à maîtriser le taux de glucose dans le sang (la glycémie). Ainsi, l’insuline régule l’homéostasie glucidique et contribue au métabolisme des lipides et protéines. Cependant elle agit également comme facteur de croissance des cellules en inhibant l’apoptose. Or l’apoptose permet d’éliminer les cellules qui présentent des dommages de l’ADN et de maintenir un bon équilibre. L’insuline bloquant l’apoptose, les cellules cancéreuses se développent. C’est ainsi que le sucre nourrit votre cancer…(4)
Donc préventivement, David recommandait de changer nos habitudes alimentaires pour une action anti-inflammatoire et anti-angiogénèse (anti-promoteurs du cancer).
Notamment, David préconisait un régime à index glycémique bas afin de freiner la croissance des cellules cancéreuses, renforcer les traitements classiques et en limiter les effets secondaires.
Depuis, de nombreuses études ont confirmé le lien entre la quantité d’aliments à index glycémique élevé et le risque de développer un cancer. Leur conclusion est que le sucre nourrit les cellules cancéreuses, et que la privation de sucre dans les cellules tumorales entraîne leur mort.
Or plusieurs années après David, le Pr Laurent Schwartz, chercheur cancérologue, reprend cette hypothèse Warburg et va plus loin (voir chap. 1. Approche métabolique des cancers).
2. APPROCHE MÉTABOLIQUE DES CANCERS
Aujourd’hui, selon Laurent Schwartz,
- le CANCER serait, comme le diabète, Alzheimer ou Parkinson, une maladie du fonctionnement métabolique (cf: syndrome métabolique)(28).
- Ces maladies recèlent un dysfonctionnement simple : un problème de DIGESTION DU SUCRE (1). Autrement dit, les cellules cancéreuses ont une manière bien spécifique de métaboliser les nutriments pour leur croissance (3). Le métabolisme des tumeurs cancéreuses est donc largement dépendant de leur consommation de glucose.
- Donc plutôt que chercher à tuer les cellules cancéreuses avec d’inévitables effets sur les cellules normales (conséquences parfois désastreuses sur la santé globale), il est possible de cibler le métabolisme de la cellule cancéreuse tout en préservant les cellules saines.
En d’autres termes, les cellules cancéreuses ont un métabolisme énergétique différent de celles saines, notamment concernant le glucose. Cette particularité est mise à profit dans l’approche dite “métabolique” du traitement du cancer (24).
Il s’agit ainsi de rétablir un bon fonctionnement métabolique avec une combinaison de molécules appropriées. De nouvelles voies de traitement sont donc à explorer, par exemple des traitements expérimentaux à base de médicaments prescrits pour d’autres indications – notamment des antidiabétiques.
Le cancer est une maladie du vieillissement. Or notre vieillissement métabolique dépend essentiellement de notre environnement et de notre mode de vie.
Le cancer est un dérèglement du métabolisme cellulaire, « probablement une simple maladie de la digestion cellulaire. En corrigeant ces anomalies nous espérons guérir les malades »(20). Comme ces anomalies métaboliques sont le fait des seules cellules cancéreuses, le traitement métabolique n’a que peu d’effets secondaires.
3. AFFAMER LES CELLULES CANCÉREUSES EN LES PRIVANT DE GLUCOSE
Ce qu’écrivait David il y a 8 ans, L. Schwartz le confirme aujourd’hui : « s’intéresser au métabolisme lorsqu’une personne capte trop de sucres que le corps n’arrive pas à brûler… faute d’oxygène » ; « ne parvenant pas à absorber les aliments, en particulier le glucose, les cellules cancéreuses fermentent et se divisent sans cesse », créant une inflammation chronique.
En bref, un excès de nourriture* crée une inflammation chronique. Et « l’incapacité à brûler complètement déclenche un cancer ». Car « la vie synthétise ou brûle ». Or « le cancer est un état hybride qui synthétise et qui brûle, il est la résultante d’un conflit entre deux signaux simultanés incohérents. C’est donc ce désordre, cette inflammation chronique, qui doit être la cible des traitements »(8).
* Excès de nourriture = surtout l’excès de sucres (qui créent de l’inflammation et favorisent l’angiogénèse) y compris féculents, et de mauvaises graisses (celles qui augmentent l’inflammation).
« La cellule cancéreuse est inondée de glucose qu’elle ne peut digérer et donc elle grossit. Et pour que le cancer arrête de grossir il faut que ces cellules cessent de consommer trop de sucre et qu’elles puissent le brûler. Il faut aussi les empêcher de fabriquer les membranes cellulaires. A ce jour nous agissons donc à trois niveaux »(13) :
- Diminuer l’apport en glucose ;
- Permettre à la cellule tumorale de brûler ce glucose ;
- Empêcher la synthèse des membranes cellulaires et donc la croissance tumorale, l’angiogénèse tumorale**(0).
Comme la digestion du sucre est bloquée dans la cellule (trop de glucose qu’elle ne peut brûler), « celle-ci grossit pour se diviser ; comme elle grossit, la tumeur est sous pression et les métastases s’échappent à distance »(20). Or si l’on bloque le métabolisme glycémique et donc l’apport d’énergie, ces cellules meurent.
Des études le confirment encore : « La privation de sucre augmente la concentration en radicaux libres dans les cellules tumorales, entrainant leur mort »(6). En même temps, une interruption de courte durée du métabolisme énergétique n’a pas d’incidence sur les cellules normales (1) : lorsque les cellules saines ne peuvent plus utiliser le glucose comme combustible, elles s’orientent vers les acides gras.
En fait, il s’agit de priver les cellules cancéreuses et uniquement celles-là, des éléments nécessaires à leur croissance et leur multiplication : couper l’approvisionnement en nourriture des tumeurs et cellules cancéreuses, en retirant le glucose pour les affamer (21).
** DSS dans Anticancer : « Folkman et O’Reilly ont établi de façon définitive le rôle de l’angiogenèse dans le métabolisme du cancer et transformé de fond en comble notre conception du traitement anticancéreux » :
L’angiogenèse, c’est la production de nouveaux vaisseaux sanguins. Elle est indispensable à tout tissu en cours de développement (processus physiologique normal) mais y compris au tissu tumoral (processus pathologique de croissance des tumeurs malignes et développement des métastases).
En effet, « pour survivre les tumeurs ont besoin d’être profondément infiltrées de capillaires » et d’un flux sanguin accru. Donc « pour grandir, les tumeurs cancéreuses détournent à leur profit cette capacité du corps à créer de nouveaux vaisseaux sanguins ». Or « en attaquant leurs vaisseaux sanguins au lieu de s’attaquer aux cellules elles-mêmes, on doit pouvoir assécher une tumeur existante et la faire régresser ».
4. DE NOUVEAUX TRAITEMENTS PLUS EFFICACES, ET PEU D’EFFETS SECONDAIRES
En bref, L. Schwartz cherche à remplacer les traitements classiques visant à détruire les cellules cancéreuses (avec le risque de détruire aussi les cellules saines) par des traitements visant à affamer les cellules tumorales en les privant de glucose sans affecter les cellules saines (nouvelle « voie métabolique »). Parmi ces traitements :
–– traitements expérimentaux à base de médicaments prescrits pour d’autres indications, notamment un antidiabétique très courant, la metformine(9). Les études épidémiologiques indiquent que les patients diabétiques sous metformine traités pour cancer avaient un meilleur pronostic que des non diabétiques. Problème : ces médicaments anciens n’intéressent pas les labos pharmaceutiques… qui attendent des profits !
–– Régime Cétogène : très pauvre en sucres mais riche en graisses (quand les cellules ne peuvent plus utiliser le glucose comme combustible, elles s’orientent vers les acides gras) (en savoir plus : 14).
–– Coenzyme Q10 (Ubiquinone) (15)(19) : La fatigue et le manque d’énergie vitale, c’est tout d’abord une perte d’énergie cellulaire. Cet état indique que le métabolisme fonctionne mal, notamment le système énergétique, c’est-à-dire le processus de conversion des aliments en énergie. Afin de ralentir le processus du vieillissement, la première des choses est d’adopter une stratégie d’amélioration mitochondriale.
Car la diminution de la production d’ATP mitochondrial est au coeur de toute maladie mais aussi du vieillissement. Or la coenzyme Q10 est le cofacteur mitochondrial majeur (29).
Proche parente de la vitamine K par sa structure chimique, la CoQ10 est aussi un antioxydant. Cette coenzyme active la production d’énergie sur le plan cellulaire, jouant un rôle fondamental dans la synthèse d’ATP(réserve d’énergie de la cellule) par les mitochondries. Tous les processus physiologiques qui exigent une dépense énergétique ont besoin de CoQ10. Elle est d’ailleurs présente dans tout l’organisme, notamment dans le coeur, dans les tissus de tous les organes qui jouent un rôle dans le système immunitaire. Il a d’ailleurs été démontré que la CoQ10 stimulait le système immunitaire et pouvait inhiber la prolifération ou la croissance de cellules cancéreuses (en savoir plus : 15, 27).
–– Acide gras alpha-lipoïque (16)(19) : autre composante du métabolisme énergétique de la mitochondrie et du recyclage de la Coenzyme Q10 oxydée. Ce coenzyme complexe aide également à régénérer et recycler d’autres antioxydants, notamment la vitamine E et C et le glutathion (17). Agit sur le métabolisme du glucose. Est utilisé en Allemagne pour le traitement des neuropathies diabétiques (24).
–– Une combinaison particulière, comprenant de l’acide lipoïque et de l’hydroxicitrate (traitement Metabloc), a montré une efficacité analogue à la chimiothérapie anticancéreuse, mais présentant bien moins d’effets secondaires (18).
–– Hydroxycitrate (HCA) : Complément alimentaire utilisé pour perdre du poids = enzyme extra-mitochondriale intervenant dans le métabolisme des lipides. Indispensable à la jonction du métabolisme cellulaire des glucides et des lipides. Empêche la synthèse des membranes cellulaires et donc la croissance tumorale, l’angiogénèse tumorale(13). Dans l’approche du cancer, cette molécule est utilisée en association avec l’acide alpha-lipoïque.
–– Acétyl-L-carnitine (ALC) : Des changements des mitochondries surviennent avec l’âge, notamment l’altération de la membrane mitochondriale, avec une réduction des niveaux de cardiolipine, de coenzyme Q10 et de la concentration en carnitine. Or l’ALC restaure le potentiel des membranes des mitochondries, et le niveau de cardiolipine. L’ALC facilite le transport des acides gras dans les mitochondries et augmente la respiration cellulaire globale. L’ALC est donc indispensable à la régénération cellulaire dans le cerveau, le cœur, le foie et le système nerveux périphérique(19). En facilitant le transport des acides gras dans les mitochondries (centrales énergétiques des cellules), l’ALC optimise la transformation des acides gras en énergie. En d’autres termes, elle permet aux graisses alimentaires d’être plus facilement converties en énergie et en muscle (21). Mais c’est particulièrement en conjonction avec l’acide alpha-lipoïque et la coenzyme Q10 que ses effets sont les plus étonnants.
–– Vitamine D : Joue un rôle primordial dans le maintien de l’homéostasie phospho-calcique (…) Sa carence a donc des conséquences biologiques et cliniques pouvant aboutir à des troubles du métabolisme phospho-calcique. Mais surtout, la vitamine D est aujourd’hui considérée comme étant « un régulateur physiologique de la prolifération-différenciation de nombreux types cellulaires », et comme « un modulateur des défenses immunitaires de l’organisme (…) ». Depuis quelques années, les chercheurs soulignent le rôle essentiel de la vitamine D sur le système immunitaire : les personnes en déficit de vitamine D augmentent leurs risques de cancers, de maladies auto-immunes ou de maladies neurodégénératives…(26).
Plus récemment, « des chercheurs ont montré le lien entre niveaux de vitamine D et fonction mitochondriale (les mitochondries transforment le glucose et l’oxygène pour produire de l’énergie pour faire fonctionner la cellule sous forme d’une molécule riche en énergie appelée ATP) ». Or « ces mitochondries permettent aux muscles de travailler efficacement et augmenter leurs niveaux d’énergie »(30) …
–– Oméga-3 : « Il a été démontré qu’une alimentation riche en acides gras oméga-3 augmente directement la concentration de cardiolipine des membranes mitochondriales »(21). Privilégier les acides gras polyinsaturés de type oméga-3 EPA, DHA ou ALA (saumon, sardine, maquereau, graines de lin, noix, etc.) ou monoinsaturés de type oméga-9 (huile d’olive, olives, avocat, huile de canola, etc.).
–– Curcuma : En oncologie intégrative, du curcuma pour relancer l’action des mitochondries (23)
–– Chronobiologie et métabolisme : la chronothérapie qui tient compte des Rythmes Biologiques améliore le traitement du cancer (en savoir plus : 25)
–– Exemple d’action à 3 niveaux (13) :
- Naltrexone (Revia) à faible dose pour diminuer l’apport en glucose.
- Acide Lipoïque qui permet à la cellule tumorale de brûler ce glucose.
- Hydroxicitrate pour empêcher la synthèse des membranes cellulaires.
— Bernard78.Bernard Arsac pour guerir.org
(dernière mise à jour le 24/09/2015)
(0) - http://www.guerir.org/dossiers/description-de-la-maladie/la-formation-d-un-cancer.htm (Formation d’un cancer - Propriétés des cellules cancéreuses et de la tumeur).
(1) http://future.arte.tv/fr/cancer-innovation (Cancer: la piste oubliée).
(3) http://www.rtflash.fr/nouvelle-approche-qui-cible-metabolisme-cellules-cancereuses/article (Nouvelle approche ciblant le métabolisme des cellules cancéreuses).
(4) http://www.guerir.org/dossiers/diminuer-les-sucres/index.htm (Cancer: diminuer les sucres).
(5) http://www.guerir.org/david-servan-schreiber/billets-de-blog/confirmation-2009-ne-donnez-pas-de-sucre-au-cancer-du-sein.htm (Ne donnez pas de sucre au cancer ).
(6) http://www.sciencedaily.com/releases/2012/06/120626131854.htm (Glucose deprivation activates feedback loop that kills cancer cells).
(7) http://www.larecherche.fr/savoirs/entretien/laurent-schwartz-il-faut-simplifier-notre-vision-du-cancer-01-11-2008-78149 (simplifier notre vision du cancer).
(8) http://www.lepoint.fr/editos-du-point/anne-jeanblanc/traitement-du-cancer-pourrait-on-faire-beaucoup-mieux-30-01-2013-1621991_57.php#xtor=CS2-238 (Traitement du cancer : pourrait-on faire beaucoup mieux ?).
(9) - http://www.docteurjd.com/2012/12/04/cancer-faire-du-neuf-avec-du-vieux-les-promesses-de-la-metformine/ (Cancer : faire du neuf avec du vieux, les promesses de la Metformine)
- http://gestionsante.free.fr/journal_de_bord_0412.htm (La metformine : des effets potentiels remarquables en prévention du vieillissement et des pathologies associées, notamment le cancer, en plus de ses effets déjà connus pour le diabète de type 2)
- http://www.fondation-arc.org/A-la-Une/metformine-un-anti-diabetique-qui-protege-contre-les-cancers.html (Metformine : un anti-diabétique contre les cancers ?)
- http://www.medscape.fr/voirarticle/3382049 (La metformine, traitement adjuvant du cancer ?)
- http://www.em-consulte.com/en/article/808269 (Metformine et cancer : de nouvelles perspectives pour un ancien médicament)
(10) http://guerir-du-cancer.fr/index.php/2016/07/17/temoignage-dhenri-verdier/ (Cas de cancer de la prostate : Lactoferrine, puis Metformine et Voltaren, avec succès).
(13) https://cancerologieveterinaire.wordpress.com/2013/10/23/garcinia-cambogia-et-hydroxycitrate-applications-therapeutiques-en-cancerologie/ (Garcinia cambogia et hydroxycitrate : applications thérapeutiques en cancérologie).
(14) https://www.facebook.com/notes/guerirorg/le-r%C3%A9gime-c%C3%A9tog%C3%A8ne-aide-%C3%A0-combattre-le-cancer/979331578796480 (Le régime cétogène aide à combattre le cancer).
(15) https://www.facebook.com/notes/guerirorg/coenzime-q10-un-anticancer-dans-vos-cellules-/967129533350018 (Coenzyme Q10, un Anticancer dans vos cellules !).
(16) http://odlg.org/3977/Acide-Alpha-Lipoique-Bienfaits-Proprietes-Effets-Secondaires et
http://www.biolineaires.com/articles/complements-alimentaires/521-l_acide-alpha-lipoique.html#.VZCURfl_uyU (Acide Alpha Lipoïque : Bienfaits, Propriétés, Effets secondaires ?).
(17) http://www.masantenaturelle.com/chroniques/chroniques2/acide-alpha-lipoique.php (Acide alpha-lipoïque, autre composante du métabolisme énergétique de la mitochondrie et du recyclage de la CoenzymeQ10 oxydée).
(18) http://www.la-maison-du-cancer.com/magazine/la-salle-de-soins/traitement/il-nous-faut-explorer-de-nouvelles-voies-de-traitement (Cancer: Explorer de nouvelles voies de traitement).
(19) http://www.sofibio.com/media/catalog/magazine/pdfs/Magazine_24_oct.nov.dec_2013.pdf (Renforcer naturellement les défenses antioxydantes de l’organisme).
(20) http://www.20minutes.fr/vousinterviewez/1092215-20130201-cancer-interviewe-cancerologue-laurent-schwartz (Interview du cancérologue Laurent Schwartz).
(22) http://fr.sott.net/article/14252-Cancer-et-Sucre-Strategie-pour-affamer-le-cancer (Cancer et Sucre - Stratégie pour affamer le cancer…).
(23) http://oncologieintegrative.blog.fr/2010/02/12/le-curcuma-pour-relancer-l-action-des-mitochondries-7993610/ (Curcuma…).
(25) https://www.facebook.com/notes/guerirorg/cancer-la-chronoth%C3%A9rapie-qui-tient-compte-des-rythmes-biologiques-am%C3%A9liore-le-tr/635257229870585 (Cancer : la Chronothérapie qui tient compte des Rythmes Biologiques améliore le traitement).
(26) https://www.facebook.com/notes/guerirorg/cancer-de-la-prostate-la-vitamine-d-peut-arr%C3%AAter-la-progression-des-tumeurs/923465277716444 (Cancer de la prostate : la vitamine D peut arrêter la progression des tumeurs) ou
https://www.facebook.com/notes/772600809469559/ (Ultraviolets, vitamine D et cancers : risques et bénéfices).
(27) http://www.zoelho.com/ZoelhoFR/Publish/index.htm#t=Basiselementen%2FLichaamshulpstoffen%2FCoenzymen.htm (Les coenzymes) ->
http://www.cancer.be/complementsalimentaires/20478 (Co-enzyme Q10).
(28) https://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_m%C3%A9tabolique (Syndrome métabolique) et
http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=syndrome_metabolique_pm (Le syndrome métabolique).
(29) http://www.nutranews.org/sujet.pl?id=926 (Le métabolisme fonctionne mal : Améliorer le fonctionnement des mitochondries).
(30) http://www.santelog.com/news/rhumatologie/efficacite-musculaire-la-vitamine-d-stimule-les-muscles-de-l-interieur-des-cellules_10190_lirelasuite.htm#lirelasuite (La vitamine D apporte de l’énergie en stimulant les muscles de l’intérieur des cellules).
(31) https://www.facebook.com/notes/guerirorg/le-m%C3%A9tabolisme-talon-dachille-des-cellules-canc%C3%A9reuses/536390739757235 (Le métabolisme, talon d’Achille des cellules cancéreuses).
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Le régime cétogène
Publié par ZOELHO (c) 2006 - 2016, Paul Van Herzele PharmD
Les nouveaux-nés exclusivement nourris au sein entrent dans un état de cétose dans les 12 heures qui suivent la naissance, et les cétones obtenues assurent 25% de leurs besoins énergétiques.
L’organisme de nos ancêtres utilisait le glucose pour sa production énergétique lorsque la nourriture disponible était principalement d’origine végétale, ou il brûlait des cétones en périodes de disette ou en cas de nourriture majoritairement animale. Ils étaient donc principalement en cétose, parfois durant des mois.
Notre corps et notre cerveau se sont donc développés… avec des cétones. Mais notre style de vie actuel est complètement différent. Aujourd’hui, seuls les Esquimaux sont restés un peuple cétogène!
Cétose? Régime cétogène?
Quelques explications.
Sommaire :
La production énergétique naturelle
Les avantages
L’état de cétose nutritionnelle
Le régime cétogène
Les précautions
Côté pratiqueContenu :
La production énergétique naturelle Top
Les muscles et les organes peuvent puiser leur énergie dans des sucres, ou directement dans les acides gras provenant soit des réserves de graisse corporelle, soit d’aliments riches en graisses.
En effet, les sucres doivent d’abord être dégradés en pyruvate (glycolyse) dans le cytoplasme, avant d’être transformés en Acétyl-CoA par voie enzymatique en aérobie dans les mitochondries (décarboxylation oxydative), ou d’une façon peu efficace dans le cytoplasme via la glycolyse en anaérobie.
Les acides gras sont le fournisseur d’énergie idéal pour toutes les cellules de notre corps (9 kcal/g de graisse vs 4 kcal/g de sucres), hormis celles du cerveau. C’est pourquoi les mitochondries des cellules nerveuses du cerveau ne sont pas conçues pour cette forme inefficace et nocive (en ce qui les concerne) de combustion des graisses, et les enzymes-clés nécessaires à la dégradation des acides gras (bêta-oxydation) ne s’y trouvent qu’en très faibles quantités. En revanche, la combustion des cétones dans les mitochondries s’avère extrêmement efficace – plus encore que celle du glucose –, très rapide et très propre car elle produit peu de ROS et de CO2 (—> poumons).
Toutefois, via le cycle de Krebs, les acides gras brûlent avec une efficacité relativement faible et de façon assez « sale » : ils ont besoin de beaucoup d’oxygène, produisent de grandes quantités de radicaux libres et d’espèces réactives liées à l’oxygène (ROS) nocifs pour les cellules (et ses mitochondries), et leur production d’énergie est relativement lente. Ces trois facteurs les rendent inaptes à fournir suffisamment vite l’énergie dont notre cerveau, organe extrêmement actif et sensible, a besoin.
Des acides gras à chaîne courte et moyenne (medium-chain fatty acid (MCFA) of MCT (Medium Chain Triglycerides ou TCM) d’origine alimentaire peuvent être traités complètement et tels quels par les mitochondries, tandis que les acides gras à chaîne longue nécessitent un porteur, la L-carnitine. Ensuite, ces acides gras peuvent être directement dégradés en Acétyl-CoA (bêta-oxydation).
En cas d’excès de sucres alimentaires, la mise à disposition pour la combustion des acides gras provenant de nos réserves adipeuses est par contre nettement plus difficile. L’ingestion de sucres inhibe en effet la capacité de l’organisme d’accéder et de brûler des graisses.
Avec l’Acétyl-CoA, la production d’ATP (notre batterie chimique) démarre. Dans les mitochondries, l’Acétyl-CoA est d’abord oxydé, libérant des électrons qui via le cycle de Krebs > la chaîne de transport d’électrons (chaîne respiratoire)> phosphorylisation oxydative > produisent des molécules ATP. Cet ATP est ensuite libéré par les mitochondries dans le cytoplasme cellulaire, prêt à être employé comme source d’énergie dans de nombreuses réactions biochimiques.
Glucose, graisses (TAG) + O2 (poumons) —> AcCoA —> ATP + CO2 (—> poumons) + H2O
En outre, lorsque la glycémie diminue (en cas de jeûne p. ex.), un déséquilibre s’installe entre la combustion d’acides gras et de sucres. En réaction, l’acide oxaloacétique (oxaloacétate) provenant du cycle de Krebs sera préférentiellement utilisé pour produire du glucose supplémentaire via la gluconéogenèse. Cette réaction freinera inévitablement le cycle de Krebs, et ensuite aussi la gluconéogenèse…
Mais lorsque la production d’Acétyl-CoA à partir d’acides gras d’origine alimentaire dépasse la capacité de conversion du cycle de Krebs, les mitochondries hépatiques sont incitées à produire à partir d’Acétyl-CoA des corps cétoniques (acétoacétate (AcAc), acétone et bêta-hydroxybutyrate (BHB)) qui passent dans le sang : c’est l’état de cétose nutritionnelle (le même phénomène se produit en cas de jeûne prolongé). Les corps cétoniques peuvent être utilisés comme carburants dans les tissus phériphériques et les organes, et traversent aisément la barrière encéphalique (à l’exception de l’acétone : n’ayant aucune signification métabolique, l’acétone volatile sera éliminée au niveau pulmonaire et donnera cette haleine fruitée bien connue chez les diabétiques (en manque de sucres) et en cas de jeûne prolongé…; voir plus loin la différence importante entre « La cétose alimentaire » et « La céto-acidose » (diabétique)).
Les cétones forment le carburant idéal pour nos cellules, y compris nos cellules cardiaques et cérébrales. En effet, la combustion de cétones dans les mitochondries est 25% plus efficace que la combustion de sucres. Sur le plan biochimique, la combustion dans les mitochondries d’1 molécule de sucres apporte 36 molécules d’ATP, tandis qu’1 molécule de graisses apporte 48 molécules d’ATP! Qui plus est, la combustion de cétones libère à nouveau de l’Acétyl-CoA, réutilisable dans le cycle de Krebs assurant une production mitochondriale accrue de NADH. Ce dernier est indispensable comme agent réducteur dans plus de 450 réactions biochimiques.
Plus une cellule a besoin d’énergie pour ces fonctions, plus le nombre de mitochondries est élevé. Des études chez l’animal en cétose ont clairement montré une élévation du nombre de mitochondries et donc d’ATP dans les cellules cérébrales.
Les mitrochondries possèdent leur propre génome (ADNmt) qui est plus fragile que l’ADN contenu dans le noyau cellulaire (ADNn). En outre, les mitochondries régulent le cycle cellulaire ((apoptose, mitose) et se chargent de l’élimination de cellules qui fonctionnent mal, des bactéries, des virus… (autophagie). Des exotoxines telles que pesticides, métaux lourds, radicaux libres et particules d’oxygène activées (ROS), ainsi qu’une infection virale de type herpès (CMV, Epstein-Barr…) peuvent provoquer une surexcitation et une inflammation pouvant détériorer l’ADNmt. Une dysfonction mitochondriale se trouve à la base du développement d’une maladie neurodégénérative telle que la maladie de Parkinson, mais également de la dépression et la perte de bien-être.
Les avantages Top
Avoir assez d’énergie nous rend heureux et préserve notre santé. Un manque d’énergie par contre entraîne des troubles tels que retard mental, démence, troubles de la mémoire… Le jeûne intermittent et le régime cétogène peuvent aider à corriger la dysfonction mitochondriale grâce à l’effet anti-inflammatoire d’un état permanent de cétose. Et puisque l’inflammation chronique fait le lit de la plupart des maladies de civilisation…
- Contrairement au sucres, les acides gras peuvent pénétrer dans les cellules sans être dépendants de l’insuline. Qui plus est, après pénétration, les sucres doivent d’abord être convertis dans le cytosol avant d’être brûlés dans les mitochondries. Les acides gras par contre peuvent être brûlés directement dans les mitochondries, présentant un meilleur rendement par molécule (l’acide BHB est un composé plus énergétique que le pyruvate).
- Et lorsque l’on met suffisamment de matières grasses à disposition d’un organisme, comme c’est le cas dans le cadre d’un régime pauvre en glucides et riche en matières grasses ou d’un régime cétogène, les muscles retrouvent de l’énergie – y compris en cas d’insulinorésistance avérée. Tous les sportifs d’endurance connaissent ce phénomène : c’est le mode « brûlage de graisses » qui permet de courir un marathon sans être obligé d’absorber en permanence des aliments très riches en sucre. Après une période d’adaptation durant 2 à 4 semaines, l’endurance physique ne semble pas influencée par l’état de cétose nutritionnelle . Qui plus est, l’état de cétose permet l’inhibition de la dégradation protéique : en effet, les cétones, structurellement semblables à des acides aminés branchés (BCAA), seront brûlés préférentiellement (entraînant des taux sanguins plus élevés de ces acides aminés tels que la leucine, importants pour la création de masse musculaire).
Un régime cétogène ne déclenche pas un état hypoglycémique. En effet, les graisses jouent un rôle important dans la suppression des hypersensibilités alimentaires et dans la survenue de troubles de la glycémie. L’absence de déclencheurs (histamine, fructose…) limitera l’envie de sucrerie. Toutefois, avec un régime pauvre en graisses, l’organisme risque, après une perte de poids, de réagir plus fortement sur des déclencheurs alimentaires et de subir plus fréquemment des états hypoglycémiques, et donc des envies de sucreries, lorsque des glucides sont réintroduits dans l’alimentation (effet jojo).
Les cétones n’entraînent pas de glycosylation, ni de radicaux libres ou de ROS, et donc pas d’inflammation, mais peuvent être brûlées directement. Contrairement au glucose, les cétones n’excitent pas le cerveau puisqu’elles stimulent la production de GABA (un inhibiteur cérébral, un type de Valium° naturel). C’est la raison pourquoi les cétones calment les douleurs, présentent un effet anti-inflammatoire général (beaucoup de maladies naissent dans un environnement pro-inflammatoire) et aident même en cas d’affections neurologiques telles que l’épilepsie (la surexcitation étant la cause). Toutefois, ces propriétés bénéfiques de cétones ne s’appliquent que lorsque la glycémie est basse…
Un régime cétogène est soutenu par le jeûne intermittent et par l’entraînement d’endurance. Les deux stimulent la production de corps cétoniques et maintiennent ainsi l’état de cétose.
- Des cellules saines et cancéreuses présentent sur leur membrane extérieure des protéines GLUT-1 qui agissent comme transporteurs de glucose : ils assurent le transport de glucose à travers de cette membrane. En cas de déficit en glucose, les cellules saines possèdent la capacité d’augmenter le nombre de GLUT-1 à leur surface, afin d’optimiser l’absorption de glucose. Par contre, dans de telles situations, les cellules cancéreuses perdent des GLUT-1! Donc même avec un régime 100% sans sucres, lorsque uniquement la gluconéogenèse est capable de produire un peu de glucose, les cellules cancéreuses ne peuvent pas vraiment profiter de cette opportunité!
- Un régime cétogène peut avoir un impact thérapeutique dans le traitement de : spasmes infantiles, épilepsie, autisme, tumeurs cérébrales, Alzheimer, SLA (Sclérose latérale amyotrophique), dépression, ACV, Traumatisme crânien, Parkinson, migraine, troubles du sommeil, schizophrénie ( chez la souris), angoisses, TDAH, irritabilité, syndrome d’ovaires polykystiques, syndrome de l’intestin irritable (IBS), reflux gastro-œsophagien, obésité, maladie cardiovasculaire, acné, diabète de type 2, trémulations, , insuffisance respiratoire, presque toutes les affections neurologiques, mais également le cancer et toutes les circonstances dont les tissus ont besoin d’aide après avoir été exposés à un manque d’oxygène .
Des jeûnes prolongés sont connus pour réduire l’inflammation. Selon des études, les corps cétoniques (BHB) sont capables d’inhiber l’activation de l’inflammasome, un complexe protéique responsable de la réponse immunitaire impliquée dans de nombreuses maladies auto-immunitaires. Les corps cétoniques n’inhibent pas l’activation de la caspase-1 qui intervient en réponse à l’apparition de pathogènes. Autrement, la protection immunitaire reste active .

Les cellules cancéreuses se nourrissent principalement de sucres sans oxygène (Effet de Warburg : une glycolyse anaérobie suivie d’une fermentation lactique dans le cytosol, au lieu d’une glycolyse partielle suivie d’une oxydation du pyruvate dans les mitochondries). Dans l’oncologie, on exploit cette propriété en administrant des sucres radioactifs. Cette technique permet de détecter des métastases cancéreuses (PET-scan). Le régime cétogène est une méthode thérapeutique complémentaire basée sur cette propriété.
Les malades du cancer ont besoin de quantités particulièrement importantes de matières grasses pour préserver leur masse musculaire et conserver suffisamment de force physique. En effet, le cancer modifie le métabolisme de telle façon que les muscles réagissent moins bien au signal de l’insuline. À l’instar des diabétiques, les malades du cancer deviennent ainsi insulinorésistants, ce qui a pour conséquence d’amoindrir de plus en plus la capacité de leurs muscles à exploiter le sucre comme source d’énergie. Lorsque leurs cellules manquent de sucre et ne disposent pas, en compensation, de suffisamment d’acides gras, les personnes s’affaiblissent et s’épuisent vite. Cette situation, les malades du cancer sont malheureusement nombreux à la connaître.
Lorsqu’on ne fournit pas de sucre à l’organisme, ce sont les cétones qui fournissent au cerveau l’énergie dont il a besoin. Les cellules cérébrales sont très friandes de ces cétones grâce auxquelles elles sont particulièrement performantes – c’est peut-être pour cela que le régime cétogène est souvent très efficace chez les épileptiques, dont les crises diminuent ou disparaissent même tout à fait.
L’état de cétose nutritionnelle Top
La production de cétones est souvent associée au jeûne. Pourtant avec un régime riche en graisses et en absence de sucres, il est possible de produire des cétones à partir de graisses.
Il est parfois difficile d’obtenir un état de cétose stable. Il nécessite une approche individuelle. Vous devez tester et noter chaque jour l’évolution de votre taux de glucose (glycémie) et de bêta-hydroxybutyrate (BHB) dans le sang.
Mais comment débuter?
- Déterminer l’état de cétose :
3 Types de cétones peuvent être déterminés : l’AcAc (en particulier dans l’urine), l’acide BHB (en particulier dans le sang) et l’acétone (dans l’haleine).
La mesure de l’AcAc dans l’urine est facile mais n’est pas très précis (Ketostix).
La mesure de l’acide BHB dans le sang est préférable. L’acide BHB représente 78% des cétones présentes dans le sang. Un état de cétose est caractérisé par des valeurs BHB entre 1 et 3 mmol/l de sang. Des valeurs BHB entre 4 et 7 mmol/l pourraient freiner la croissance tumorale, l’angiogenèse et l’inflammation et favoriser l’apoptose.
Un état de cétose, associé à une faible glycémie et une faible insulinémie, est parfaitement naturel et sain. Des appareils qui mesurent les taux de sucres et de cétones dans une goutte de sang : Precision Xtra (Abbott), Freestyle Optium Neo (Abbott), Nova Max Plus (Nova), GlucoMen LX plus (Menarini)…
Mesurer le taux de cétones dans l’haleine (acétone) est possible chez soi avec le Ketonix°.
Note :
Il est recommandé de ne pas déterminer l’état de cétose et/ou la glycémie immédiatement après un effort physique considérable. Lors d’un effort physique intense, le foie libère en effet du glucose, influençant temporairement la production de cétones. Mais après quelques heures, la glycémie régresse et le niveau de cétones se rétablit spontanément.
- Déterminer son propre seuil de tolérance aux hydrates de carbone (STHC) :
Le STHC diffère selon la personne. Certains athlètes peuvent maintenir un état de cétose avec 100g d’hydrates de carbone (HC) par jour. La plupart des gens nécessitent moins de 50g d’HC/jour pour maintenir leur état de cétose. En cas de syndrome métabolique, la limite de cétose est encore plus basse : moins de 30g d’HC/jour. Il est recommandé de débuter avec 20g d’HC/jour, afin d’assurer son entrée en cétose. Ou débuter avec de l’eau, que de l’eau! Augmenter ensuite la dose journalière d’HC avec 5 à 10g pendant une semaine. En cas de sortie de cétose, il suffit de reprendre la dose de la dernière semaine en cétose…
Jeûner durant 3 à 5 jours (que de l’eau) ne posera aucun problème chez une personne encore en bonne condition physique. Des symptômes de sevrage peuvent s’observer mais sont sans danger : tête légère, nausées, maux de tête…
Mais chez la personne fragile, une introduction progressive d’un régime cétogène sera nécessaire. Toutefois, dans le traitement d’un cancer, le but primaire doit être un apport glucidique < 12g par jour, avec une limitation de l’apport protéique à 0.8 - 1.2g/kg de poids corporel (voir plus loin).
Mais attention, il ne suffit pas de manger peu de sucres. Il est préférable d’éviter au début tous les sucres. Et même dans ce cas, l’organisme a besoin de 2 à 6 semaines avant de pouvoir migrer d’une combustion de sucres vers une combustion de graisses. Seulement à ce moment, les taux de cétones (BHB) à jeun s’élèveront à des valeurs supérieures à 0.5.
Simultanément, les taux de glycémie régressent progressivement vers des valeurs inférieures à 100, ou même jusqu’à 50mg/dl, inversement proportionnel à la concentration de cétones qui, avec un peu de retard, s’élèvera lentement. Une diminution des taux d’HbA1c a également été observée.
Rester en mouvement est recommandé. Toutefois éviter le sport, parce que l’acide lactique produit lors de l’effort physique peut être converti en glucose (gluconéogenèse)!
- Déterminer son propre seuil de tolérance de protéines (STP) : max. 30g/repas, max. 140g par jour.
Remplacer des sucres par des graisses (et non par des protéines), c’est l’essentiel du régime cétogène! Si un apport en HC de 20g/jour ne permet pas l’entrée en cétose, il est conseillé de diminuer son apport en protéines, et augmenter son apport en graisses. En effet, puisque l’organisme ne peut pas stocker un excès de protéines, il les transformera en glucose via la gluconéogenèse. Empêchant ainsi l’entrée en cétose de l’organisme…
En état de cétose, le foie assure une production minimale mais suffisante de glucose via la gluconéogenèse. Une conversion minimale de protéines via la gluconéogenèse fournira une quantité suffisante pour assurer la fonction thyroïdienne.
Débuter avec 20g d’HC par jour + 1g de protéines par kg de poids corporel par jour; tester ensuite votre état de cétose.
- Déterminer son apport de graisses :
Lorsqu’on évite les sucres dans son alimentation, un apport plus élevé de graisses est indispensable afin de calmer la sensation de faim. Le régime cétogène est un régime riche en graisses (80 à 85% des calories fournies)! En effet, des bonnes graisses devront compenser la plus faible consommation de hydrates de carbone et de protéines. Manger des graisses jusqu’à satiété. Pas plus. Avec un régime cétogène, pas de frustrations ni de petits faims! Il n’est même plus nécessaire de manger plus de 1 ou 2 fois par jour…
Quelles sont les « bonnes » graisses?
En absence de sucres, l’organisme préfère comme carburant des acides gras saturés à chaîne courte et moyenne (MCT), et d’acides gras mono-insaturés. Les MCT se trouve dans : vrai beurre, ghi (beurre clarifié), crème aigre, huile de noix de coco, viande (pas maigre), produits laitiers entiers fermentés tels que fromages, yaourt grecque (Yiaourti)… Sources d’acides gras mono-insaturés : avocats, huile d’olive, noix (de pécan et de macadamia)…
- Dès que l’organisme se trouve dans un état de cétose stable, le jeûne intermittent durant 16 à 24 heures devient facile à appliquer (ce qui booste la production des cétones). Afin de perdre du poids, il suffit de limiter l’apport des graisses via l’alimentation, afin de pousser l’organisme à puiser dans ces propres réserves adipeuses. D’autre part, pour gagner de la masse musculaire, bouger suffisamment est impératif!
- Dans le traitement de cancer, un régime cétogène « avec restriction calorique » est recommandé. Seule une réduction calorique supplémentaire (diminution des graisses) pourrait réduire la glycémie suffisamment rapide, limitant ainsi la croissance tumorale.
- Un régime cétogène exerce une activité diurétique. Prudence donc en cas de traitement concomitante d’antidiurétiques et de risque de déficits en électrolytes.
- Normalement le patient maigrira avec régime cétogène (avec ou sans restriction calorique). Sauf que la perte du poids représente ici une réponse métabolique sur une restriction calorique. Par contre, la perte du poids lors d’une radiothérapie ou d’une chimiothérapie est provoquée par ses effets toxiques et par les effets du traitement sur l’appétit. L’ingestion de boissons énergétiques pourrait alors favoriser la croissance tumorale…
- L’administration de cortisone pour réduire l’inflammation risque d’élever la glycémie, ce qui nourrit la tumeur et favorise donc sa survie!
- Seulement en testant tous les jours, vous savez déterminer et maintenir votre propre réponse cétogène. Au début, 2x par jour : le matin à jeun les taux de cétones et le soir, 4 heures après le dernier repas, la glycémie.
Il peut être intéressant de tester également le niveau des triglycérides (entre 70 - 100) : des niveaux élevés montrent une alimentation trop riche en sucres! En évitant tous les sucres, le niveau des triglycérides diminuera progressivement.
En outre, les valeurs sanguines de HDL-cholesterol augmenteront et les valeurs de CRP (degré d’inflammation) se normaliseront (Voir : « Nutribilan« ).
Matière trop compliquée? : d’autres personnes peuvent vous aider : www.flexibleketogenic.com et des recettes cétogènes sur The Charlie Foundation et Ketogenic Diet Resource.
Quelques livres en français : « Céto-cuisine« , « Le régime cétogène contre le cancer« .
Le régime cétogène Top
Ce sont généralement des personnes « informées », qui ont lu des livres, des articles de presse qui parlent du régime cétogène ou qui connaissent quelqu’un qui suit ce régime. Certaines personnes souhaitent simplement optimiser leur santé en le suivant. Et il y a aussi les patients ayant eu un diagnostic de cancer mais pas seulement.
Le régime cétogène réduit le nombre de calories produit par la combustion de sucres jusqu’à 5 à 10%, par la combustion de protéines jusqu’à 10 à 15% et augmente le nombre de calories apporté des graisses jusqu’à 75 à 80%.
Le régime cétogène est donc un mode d’alimentation isocalorique très riche en matières grasses (p. ex. H05 - G75 - P20, correspondant à un ratio 3:1 ou 4:1 entre Graisses et le couple Protéines + Hydrates de carbone), principalement composé de
- des bonnes graisses saturées et insaturées (huile de noix de coco, huile d’olive, beurre, oeufs, avocats, noix… et en évitant les huiles végétales traitées riches en acides gras oméga6)
- la partie glycérol des triglycérides (majoritairement à chaîne moyenne) est ensuite utilisée dans la production de glucose (gluconéogenèse).
- le glycérol est un sucre (triose) … qui transporte des acides gras!
- grâce à la gluconéogenèse, l’organisme produit lui-même du glucose, même avec un régime 100% sans sucres!
- avaler trop de graisses peut donc aussi élever la glycémie!
- les acides gras seront convertis en corps cétoniques
- et d’un apport limité de protéines en général (1g/kg de poids corporel = 50 à 70g de protéines par jour, afin de ne pas charger trop les reins),
- en particulier pauvres en acides aminés branchés (afin d’inhiber la voie métabolique mTOR puisqu’un excès de protéines peut augmenter le risque de cancer)
- et très pauvre en glutamine (des cellules cancéreuses peuvent utiliser la glutamine comme source éventuelle de glucose via la gluconéogenèse). Des suppléments de corps cétoniques (p. ex. l’huile de noix de coco) peuvent stimuler cette voie métabolique. Il serait possible d' »affamer » un cancer avec un tel régime.
Un régime cétogène et « pauvre en calories » se compose donc de suffisamment de graisses (juste assez), d’un apport limité de protéines (pauvres en acides aminés branchés et en glutamine) et peu d’hydrates de carbone. Ce type de régime provoque la production de corps cétoniques, combustion exclusive de cellules saines! Ce type de régime est donc particulièrement conseillé dans le traitement du cancer!
Prudence : aussi bien la radiothérapie que la chimiothérapie provoquent une nécrose et inflammation tissulaire, pouvant augmenter les niveaux de glutamate dans les tissus. Après sa conversion en glutamine, les cellules tumorales survivantes et les TAM (tumor-associated macrophages/monocytes) peuvent l’utiliser comme source d’énergie et pour leur croissance (via la phosphorylation du substrat) .
Un tel régime fait régresser la glycémie normale à jeun de 100mg/dl de sang vers des valeurs glycémiques de 55-65mg/dl, tandis que les niveaux de corps cétoniques (bêta-hydroxybutyrate, acétoacétate, acétone) augmentent considérablement, puisque la combustion de graisses domine maintenant. Le foie produit des cétones à partir des matières grasses à chaque fois que l’organisme a jeûné durant plus d’une journée, ou qu’il a absorbé une quantité suffisante de calories issues de matières grasses sans que celles-ci ne soient accompagnées de glucides. Parmi les cétones, on compte l’acétoacétate (acide acétylacétique), l’acétone (que l’on élimine en expirant et qui produit une odeur fruitée lorsqu’une personne se trouve soudain en forte cétose), et l’acide bêta-hydroxybutyrique (chimiquement parlant, ce dernier n’est pas une cétone, mais sur le plan physiologique, il est assimilé aux cétones car il apparaît partout où il y a production d’acétoacétate).
Le jeûne devient alors une réponse naturelle à des taux accrus de cétones. Manger (suffisamment) 1 x par jour devient naturel et soutient le jeûne intermittent. Jeûner en renonçant complètement à toute nourriture n’est pas nécessaire. Chacun doit déterminer quand et combien il doit manger pour se sentir bien.
La faim est une sensation subjective. Vous avez faim ou envie de sucres? Préférer des graisses et des protéines.
Les précautions Top
Un régime cétogène peut lancer en quelques jours la production de cétones. Parfois, plusieurs semaines seront nécessaires. Il est recommandé d’éviter toutes les sources d’hydrates de carbone. Donc également les fibres. Chacun doit tester comment son organisme réagit sur certains aliments, s’il supporte bien les fibres…
En particulier les diabétiques de type 2 et les patients très insulino-résistants peuvent rencontrer des problèmes pour entrer en cétose. La metformine (médicament) peut les aider. Parfois des préparation à base de cannelle suffisent.
Chez les personnes qui entrent facilement en cétose, il est possible de maintenir la cétose durant la semaine et de manger le WE à l’ancienne sans restriction de sucres et de protéines. Chacun doit déterminer ce qui est bon pour lui. Par contre, si vous avez des problèmes pour entrer en cétose, restez y. Vous pouvez vivre sans problèmes continuellement en cétose.
Tous les corps cétoniques sont acides. Normalement, le sang est capable de tamponner ces acides afin de maintenir son pH dans des limites normales. C’est le cas dans l’état de cétose nutritionnelle.
- la cétose nutritionnelle : état de faible métabolisme glucosique, caractérisé par une glycémie basse, une insulinémie basse et des taux sanguins élevés de cétones (< 9 mmol/l). Dans une situation de faibles taux de glycémie, la cytotoxicité de la metformine augmente .
- la céto-acidose (ou acidocétose) : état de métabolisme glucosique intensif caractérisé par une glycémie très élevée (> 250 mg/dL), associée à des valeurs sanguines très élevées de cétones (15 - 20 mmol/l), se présentant quasi exclusivement chez les diabétiques de type 1 (causes : en cas de déficit en insuline (et/ou insulinorésistance), le glucose n’arrive pas à entrer dans les cellules, poussant l’organisme à produire des cétones comme combustion alternative) ; En cas de valeurs BHB > 20 mmol, un coma entraînant en quelques heures le décès peut survenir).
L’acidocétose, relativement rare aujourd’hui, se manifeste par une soif intense, des urines fréquentes et abondantes et divers signes digestifs (douleurs abdominales, nausées, perte d’appétit). On note aussi, chez ces patients, une haleine à l’odeur de pomme, très particulière.
Une céto-acidose plus ou moins marquée peut aussi être provoquée par des efforts physiques intenses et par des abus d’alcool.
La cétose nutritionnelle est donc complètement à l’opposé d’un état diabétique grave!
TOUTEFOIS : le régime cétogène peut causer certains problèmes, si bien qu’il est fortement déconseillé de le suivre sans surveillance médicale.
- un régime cétogène est uniquement indiqué chez la personne motivée, disciplinée et en relative bonne santé. L’accompagnement, l’engagement et le support, aussi de la famille, sont indispensables.
- les premières semaines, il peut provoquer une très forte fatigue, des étourdissements, des nausées et des céphalées, le corps ayant besoin de s’habituer à ce nouveau fonctionnement sans réserves de sucres. On a constaté des symptômes d’allergie et des douleurs, lors de la mise en cétose, mais ils disparaissent après.
- le régime cétogène peut entraîner une hyperlipidémie (cholestérol, triglycérides) qui s’inverse à l’arrêt du régime, une perte de poids corporel, des troubles intestinaux (une diarrhée par déficit en fibres (possible de combler avec de l’ispaghul (psyllium) ou de la pectine), des céphalées, des étourdissements (pertes de sodium) et des crampes musculaires (déficit en potassium étant donné la privation de fruits et légumes riches en sucres).
- sont toutefois autorisés, les légumes pauvres en sucres (tels que : chou vert, asperge, aubergine, concombre, brocoli, céleri, laitue, poireau, cresson…) et fruits pauvres en sucres (tels que : avocats), ainsi que toutes les graisses, viandes, volailles, poisson, œufs, fromage, crème, noix…
- le régime cétogène est incompatible avec une corticothérapie (utilisée dans le traitement de symptômes relatifs au cancer, tels que oedème, paralysie, appétit…). En effet, les corticostéroïdes empêchent d’obtenir des niveaux glycémiques suffisamment bas. En outre, ils accélèrent à terme la croissance tumorale.
- le régime cétogène est incompatible avec des efforts physiques intenses (de courte durée), parce que ces efforts peuvent inciter les muscles à libérer du lactate et des acides aminés tels que la glutamine, sources éventuelles de glucose. Toutefois, des résultats performants ont été obtenus avec le régime cétogène dans les sports d’endurance .
Note : Le régime « Warrior » d’Ori Hofmekler est un régime pauvre en glucides et riche en graisses basé sur le jeûne intermittent, et utilisé dans des milieux sportifs (e.a. par l’équipe national de rugby de la Nouvelle Zélande, Les AllBlacks, vainqueur de la coupe mondiale du rugby en 2015).
- le régime cétogène est en général instauré avant l’extraction chirurgicale de la tumeur, si son développement permet d’attendre (« Watchful waiting »). La diminution de l’inflammation et de vascularisation de la tumeur et des tissus limitrophes, ainsi que la réduction tumorale grâce à un régime cétogène permettent une meilleure délimitation de la zone à extraire. Qui plus est, après l’intervention chirurgicale, le régime cétogène permettra de réduire les effets toxiques de la chimiothérapie.
- le régime cétogène avec « restriction calorique », utilisé e.a. dans le traitement du cancer (rapport Graisses / (Hydrates de carbone + Protéines) = 3:1 ou 4:1 accompagné d’une restriction calorique jusqu’au BMR moins 25 - 35% à calculer avec le BMR-calculator) n’est pas adapté à des jeunes enfants : risque de retard de croissance! Un régime cétogène normale (sans restriction calorique) a été utilisé avec succès chez l’enfant dans e.a. le traitement de l’épilepsie.
Le jeûne intermittent (voir « La restriction calorique« ) peut vous aider à vous habituer à un régime cétogène.
Côté pratique Top
Valeurs sanguines recommandées :
- pas plus que 55-65 mg/dl de glycémie (less is better)
- en moyenne 3 - 5mmol/l de cétones (au moins 1 - 3 mmol/l, et dans le traitement d’un cancer : 4 - 7 mmol/l)
Un suivi hebdomadaire est conseillé de : lipides sériques, glucose, cétones, insuline, protéines.
Passer d’une alimentation classique à une alimentation cétogène riche en matières grasses c’est un bouleversement des habitudes. Dans les cas où un régime 100 % cétogène n’est pas imaginable pour le patient (parce qu’il ne veut pas, par exemple, se priver d’un verre de bière occasionnel ou de fruits), il est recommandé d’avoir au moins recours, soit à un régime pauvre en glucides et riche en matières grasses de type Atkins, soit au régime à base d’aliments à faible IG (max. 80g de glucides par jour) : ils seront en tout cas plus bénéfiques pour le patient que l’alimentation dite « saine » prônée par les organismes officiels, qui limite la plupart des graisses.
Même lorsque l’on suit depuis longtemps un régime pauvre en glucides et que l’on est convaincu de bien savoir évaluer la teneur en glucides des aliments, il arrive souvent que l’on se trompe dans ses estimations. Conséquence : certains repas dépassent la quantité de glucides visée (régime cétogène : max. 20g de glucides par jour).
Il est impératif de :
- peser les portions de vos aliments.
- contrôler leur concentrations en glucides : parce qu’on ne respecte déjà pas les critères du régime cétogène (max. 20g de glucides par jour) avec une portion de fromage blanc au petit déjeuner puis deux repas riches en légumes! Même lorsque l’on évite les légumes les plus riches en glucides, les repas en contiennent souvent encore trop ou, en tout cas, ne respectent pas la bonne répartition nutritionnelle (H05 à 10 - G70 à75 - P20).
- accompagner tous les aliments de matière grasse, beurre, huile… : faire attention à acheter des graisses ayant un bon rapport oméga-6/oméga-3 et de bonne qualité.
- compenser les pertes éventuelles en sodium et potassium avec p. ex. un bouillon… : afin d’éviter la survenue de céphalées suite à une perturbation du bilan électrolytique. Les avocats sont également une bonne source de potassium (les bananes sont trop sucrées)..
- compenser des pertes de magnésium (crampes musculaires…) avec : épinards, noix, amandes, poisson, chocolat noir sans sucre…
- boire suffisamment d’eau : l’eau aide à relaxer et contracter les muscles
- …
Des suppléments de vit B’s, D, E, de calcium, d’acides gras oméga3 … peuvent être indiqués et doivent assurer un apport équilibré en nutriments.. Mais prudence : certains suppléments peuvent élever les taux de glucose dans le sang!
Le test du taux de cétones sanguin, conçu à l’origine pour identifier une éventuelle acidocétose chez les diabétiques, est plus fiable et plus pertinent que le test urinaire (bandelettes). Il donne en effet un chiffre correspondant assez précisément au taux réel de cétones sanguines, quelle que soit la quantité de liquide absorbé, etc. Grâce à ce test, il y a moyen de vérifier si on se trouve durablement en cétose, ce qui motive fortement pour continuer.
Il est vivement conseillé de faire appel à un nutritionniste pour un meilleur soutien autour de ce régime.
Le régime cétogène n’est pas une partie de plaisir, mais peut vous faire du bien!
Voir aussi : « The Charlie Foundation for Ketogenic Therapies » avec des recettes.
ZOELHO (c) 2006 - 2016, Paul Van Herzele PharmD





